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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 10:37

IL FAUT DIRE.

 



Il faut dire.

Parce que nous ne savons pas.

 

Parce que nous ne savons

pas quoi dire

il faut dire.

 

Pour tromper l’attente d’incertain

il faut dire

il faut envoyer des mots buter contre l’air

 

Il faut

des mots

des mots parlés, des mots écrits,

des mots libérés

comme essaims de colibris

des mots évanescents sur le point d’éclater

ainsi que bulles tellement

ils sont fragiles.

 

Il faut dire même si ça n’a aucun poids

pour remplir l’espace vide

de nos échos

il faut des mots

qui se démènent,

mais pour rien

 

telle une dépense inutile

d’énergie,

une façon de rayer la limpidité

cristalline, la transparence

du silence.

 

Oui – il faut dire, il le faut à tout prix, mais s’il

le faut, s’il faut parler

c’est bien

pour ne rien dire

 

Oui - dire pour dire que nous ne disons

rien

quoiqu’on dise, quoi qu’on en dise

et pour cacher

que, peut-être, simplement

l’on a rien à dire

et qu’on aura jamais rien

à ajouter.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ALLO MAMAN BOBOS !

 

 

Le Bobo, maintenant, n’aime plus trop les Noirs,

il les trouve bien moins sympas

qu’il fut un temps.

L’enfant gâté ne connait que son bon plaisir

et lorsqu’il découvre ce que pensent vraiment

Amokrane ou Salif, ah ! Il tombe de haut

lui qui se croyait leur pote, leur allié

parce qu’il portait, de temps en temps, un boubou,

parce qu’il arborait, aux manifs, le keffieh

et se rendait, pour les sans-papiers

au concert

-certes, ça ne mange pas de pain, mais quand même !

Aujourd’hui, on le traite de privilégié,

on le met dans le même sac que les auteurs

de vilains faits, comme les abus coloniaux

Mustapha ne montre plus ses belles dents blanches.

On le traite de friqué, de fils à papa,

on lui choure son mobile dès que ça peut,

l’on ne veut plus rien savoir de sa compassion

seigneur, la paix des flipettes en est menacée.

 

Et le Bobo qui se voulait si différent

de son cousin de Passy, de Neuilly, d’Auteuil,

après avoir essuyé la larme à son œil

fait son deuil

et commence à croire ces derniers.





P.Laranco.

 

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