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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 12:56

A CONTRE-HORIZONS.

 

 

Si tu laisses garroter ton regard

Par l’ombre de la nuit –

Le sel de compagnie

Sous les lampes

Rentrera

Dans ta gorge

Et t’étouffera par

Grandes brassées

 

Les automobiles déroulent

Des marées bruissantes

Et leurs feux clignotent

Dans tes yeux

 

Tirer à soi le ciel des rires

Se laisser inoculer

Le sang de la

Présence

Quand tous les spasmes

De la ville en veille

Viennent se loger

Ici

 

Et ne rien attendre sue

Le chevauchement

De ta parole

Par

Le chant du lointain…

 

Elle file –alors-

La nouveauté sans étoiles

Elle bouscule les distances

Qui pourraient se tendre

Sans le partage

 

Lorsqu’on plonge dans l’imprévu

On entend le toujours

Jeune hasard

Vous conter des histoires

Non bridées par

La mémoire

Qui ronge les désirs

 

On occupe – sans coup de semonce –

Des territoires entiers

Où les semences

Appartiennent

Au monde

 

Et –c’est sans guerre –

Que des jeunesses

Ont franchi

Des horizons dits « imprenables »

Elles ouvrent la ville

Pour tous

Avec

La même joie

Du partir accompli

Contre les murs qui les tiennent

Contre le gel – contre l’ombre de la nuit

 

Le tympan de la nuit urbaine

Creuse sous les toits

Entre chaque artère

Il résonne – Ici –

De toutes les

Clartés

Il rentre dans le parcours

De cet instant qui brille

Où le centre se confond

Avec la périphérie

 

Il y a le voyage –incessant –

Dans toutes les langues –

Débordant les frontières

Il embrasse le monde

 

Des voix… :

Celles de l’égérie de révolutions inachevées

Celles des mages des cités « inconnues »

Comme celles des ouvriers « invisibles »

Et d’autres des théâtres disgraciés

D’autres encore de bohème

Ou encore du Shabbat terminé…

 

Tant et tant de voix de veilleurs

A l’accent aigu - A l’accent grave

A l’accent pointu - A l’accent guttural

Toutes peuplent le silence

Et éclairent la paix

Ici

 

Et la nuit va son train

Conjuguant les différences

Les orchestrant de proche en proche

De bouches en bouches -

Le croissant de lune flirte avec l’unique

Étoile

Le tout désépaississant

Les voiles de brume

Dans l’ombre

De la nuit.

 

 

 

Alain Minod.

 

 

 

 

 

 

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 12:11

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 11:02

Les hommes traversent deux fois la vie

L’une et l’autre dans le mystère ébloui des formes de la pensée

Accouchant et revenant respectivement des ouïes des visions

Ils trament et enchevêtrent les sens les insignifiances

Yeux ouverts et fermés

Respectivement

 

 

Les hommes traversent deux fois la vie

Fiers et sans haine dans le défilement des âges

De la pensée

Instruisant et détruisant sans trop savoir effectivement distinguer

Quel est quoi

Ils enfilent les heures d’amour les heures du vide

Effectivement

 

 

Ils trament et enchevêtrent les sens les insignifiances

Abasourdis devant tant d’étoiles

Devant tant de terres tant de fers d’égorgements

Devant tant de luxuriance des formes de la pensée

Devant et derrière les paupières

D’égorgements

 

 

Les hommes traversent deux fois la vie

Corps orichalque dans la nuit

Ils enfilent les heures d’amour les heures du vide

De la pensée

Fragiles halos balayant vaguement la nuit devant

Presque nuit dans la nuit

Instinctivement

 

 

 

 

 

 

Arnaud Delcorte

in Ogo, L'Harmattan, 2012.

 

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 11:00

Désert rugueux

Sous les paupières

Epaves au fond

Des havres de chair

Visages froissés

Espoirs troués

De mille cris d’oiseaux

Une étoile

Haut dans le ciel

Une étoile

Brille encore

 

 

 

 

 


 

 

Cathy Garcia,

in Mon collier de larmes, 1997

 

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 12:10

La griserie du pouvoir (même le plus parcellaire, le plus minime) est un attrait auquel peu d’êtres humains résistent.

 

 

 

La culture est une forme de pouvoir ou, en tout cas, un privilège.

 

 

 

A bien des égards, nous sommes les « esclaves » de nos émotions, des empreintes liées à notre éducation et à notre vécu (surtout précoce), de nos habitudes, de nos modes de perception, de nos automatismes cérébraux, de la vision du monde que nous impose la culture à laquelle nous appartenons, du cadre (limité) que nous impose notre fonctionnement biologique.

Mais le problème est qu’en même temps, notre nature d’être humain, plus complexe, plus souple et plus adaptative que celle des autres mammifères et animaux, nous invite et nous amène à aspirer à un dépassement de nous-mêmes.

A toute force, nous sommes portés à essayer d’échapper à notre condition basique et donc, à renier notre part d’animalité et de déterminisme.

A toute force, nous sommes à la recherche de la liberté ; que ce soit sous une forme spirituelle (la méditation ou la transe), artificielle (l’usage de substances telles que les drogues), scientifique (comprendre le monde pour, en quelque sorte, le maîtriser, se hausser « au-dessus de lui ») ou technologique (à l’aide des machines).

 

 

 

Ce sont les fins du monde qui font les mondes neufs.

 

 

 

Nous sommes des empilements de degrés, de niveaux : instincts, émotion et raison. De sorte que nous sommes compliqués, imprévisibles, un peu « schizophréniques ».

Notre « étage raisonnant » nous rend capables de prodiges d’analyse, de calcul, de recul, de maîtrise de soi, voire de sagesse. Mais notre « étage émotif » -souvent incontrôlable- reste vivace, et entre fréquemment en conflit avec l’étage « supérieur ».

Quant à l’étage juste au-dessous, il nous gouverne non moins puissamment, pour la bonne raison que c’est notre biologie et notre survie même qu’il gère : alimentation – reproduction, donc sexe – instinct de conservation traduit en peur, en attaque ou en fuite, instinct territorial…

Chacun de ces « états » est l’expression comportementale d’une « tranche » de notre cerveau : en gros, néocortex (surtout cortex préfrontal), cerveau limbique et cerveau reptilien.

Résultat : on peut – à bon droit – parfois se demander « lequel de moi s’exprime en ce moment ? ».

Ainsi l’Homme apparait-il comme, dans son essence même, « hypocrite ».

 

 

 

Notre destin est, le plus souvent, une conjonction entre hasard, libre-arbitre et réactions, manière de réagir à ce qui nous entoure.

 

 

 

Les gens sont (presque) toujours en manque de quelque chose et, par voie de conséquence, désireux de s’approprier ce qu’a autrui.

L’envie est une résultante directe de l’intense mimétisme humain et du sentiment d’incomplétude qui, si fréquemment, frustre l’Homme.

 

 

 

Notre vécu et notre ressenti nous appartiennent entièrement tout autant qu’exclusivement.

Ils sont strictement personnels, étroitement individuels.

En ce sens, nous ne pouvons les partager que dans une certaine mesure, avec certaines limites. C’est cela (cette incarcération en soi, dans son propre destin) qui constitue l’essence du drame humain.

L’Homme aime à partager son expérience, à croire qu’il est « connecté » à son entourage. Mais ce n’est pas vrai, dans la mesure où il est, face à son moi, à son destin, irrémédiablement SEUL.

Il rêve de large empathie, de partage complet, mais ses rêves butent sans cesse sur le fait qu’il est enclos dans ses propres limites spatiales et temporelles, dans sa propre peau et dans sa propre psyché, dans son propre rapport à lui-même et au reste de l’univers.

Sa complexité, son unicité, son irréductible particularité lui confèrent une sorte de dimension insondable.

 

 

 

Le peintre qui nous donne des couleurs compactes, fortes, jaillissantes, éclatantes – presque bruyantes tant elles sont animées, parcourues, aiguillonnées par la vie propre qui les possède, presque COMESTIBLES tant elles deviennent charnelles, génératrices d’attraction- offre à notre œil – pour ne pas dire à nos cinq sens – un véritable régal.

 

 

 

Dans son brut absolu qui fuse, dans son intensité compacte, opaque, la couleur est la récompense –toujours étonnante et tonnante- de l’œil qui cherche.

 

 

 

La vie est une machine à dresser des obstacles sur notre passage.

Si elle dit catégoriquement « non », mieux vaut ne pas insister (car elle a toujours le dernier mot) ; bien plutôt, lui opposer attente, détermination et…patience.

 

 

 

Chaque chose – ne serait-ce que dans son apparence – possède une multiplicité de visages.

 

 

 

P.Laranco.

 

 

 

 

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 11:24

1.

 

ton voile

baptise

la peau miséreuse

de l’absence

 

*

ta peau

terre imbue de sang

à force

de sanglots

 

*

 

le râle

de tes veines

aux embouchures

des archipels

 

 

 

 

 


 

 

 

 

2.

 

Ton

souffle

déploie

les

versets

des

aumônes

 

*

 

ta

peau

a

descellé

la

sciure

des

corps

 

*

 

Tu

encordes

mon

sang

pour

y

parsemer

tes

ombres

 

 

 

 

 


 

 

 

 

3.

 

lové

dans

le

sillage

des

lunes

un

filet

de

sang

esquisse

la

trame

de

ta

peau

 

 

 

 

 


 

 

 

4.

 

ton visage

est l’aveu

de la lumière

à la beauté

 

*

 

à l’orée

de ton visage

la nuit

plus précaire

qu’une larme

 

*

 

ton visage est

un verset dont

l’énoncé

est la beauté

 

 

 

 

 


 

 

 

 

5.

 

et le désir fut /

en ce jour / dévoyé /

par ce visage /  

ruiné /

par trop de beauté /

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

Umar Timol.

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8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 11:16

 

Les Goûters littéraires de Mahogany reçoivent Insa Sané le 15 décembre 2012. On est ravis! Ne ratez pas ça!

 

 

 

Insa sane

 

 

 

 

 


 

 

le samedi 15 décembre 2012

 

 

 

 

 


 

 

de 15h 30 à 18h

 

 

 

 

 


 

 

au CAFE RUBIS,

165 avenue du Maine

75014 Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

C’est un honneur et un privilège de recevoir Insa SANE, la fine fleur de la nouvelle littérature populaire française. Insa SANE est un esthète et ses livres groovent. Avec son nouvel ouvrage, Tu seras partout chez toi, l’auteur nous fait découvrir une dimension insoupçonnée de sa sensibilité. Derrière ce qui ressemble à un conte, il nous livre, en réalité, un ouvrage philosophique, voire métaphysique.

Venez le découvrir, si vous ne le connaissez pas encore (vous habitez où ?). Nous parlerons de sa tétralogie urbaine (Sarcelles-Dakar, Du plomb dans le crâne, Gueule de bois, Daddy est mort) et de Tu seras partout chez toi, son tout nouveau roman.

 

 

 


 

La rencontre sera animée par Léonora MIANO, qui assume son statut de groupie d’Insa Sané (rien que pour ça, vous devriez venir !).

 

 

 


 

L’œuvre d’Insa Sané est publiée aux EDITIONS SARBACANE.

 

 

 


 

Insa Sané est écrivain, slameur, et comédien. Les quatre volets de sa « Comédie urbaine » l’ont imposé comme un auteur majeur de sa génération.

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 15:10

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 13:01

 

TROIS POEMES DE SAISON.

 

 

1.

 

Brun rouillé des pentes d’humus,

lobes moelleux des champignons,

patine bombée des marrons,

souches spongieuses au bois pourri…

 

la forêt a mille recoins

où, à l’abri de nos regards,

à ras de terre ou bien coincés

contre les écorces moussues

s’élaborent les doux secrets

des microcosmes de

l’automne

 

 

 

 

 

2.

 

Tout, jusqu’au plus petit tracé

mince, fragile, arborescent

dédoublé d’un silence blanc,

d’un capiton

 d’immaculé

replié sur son propre poids

d’attente extasiée :

jour neigeux.

 

 

 

 

3.

 

Six heures du matin, nuit plus noire que poix ;

tel un taureau hargneux, le vent charge, abattant

sa furie sur le verre et le bois des fenêtres,

secouant du mufle les portes des paliers.

Je l’entends et surtout le sens : il se prend pour

quelque tsunami, quelque séisme grondant,

sa rage saisonnière ne se lasse pas

de l’assaut qui, dirait-on, cherche à ébranler

l’épaisseur froide et enracinée des vieux murs

 

aujourd’hui sera un nouveau jour de grand poids

voué à l’inutilité gourde, nauséeuse

 

 

 

 

Patricia Laranco.

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 11:03

POEME DENATURE.

 

 

Mon cœur se drape

Les floraisons m’épuisent

Je nage forcé par des insectes noirs

Vers un abîme inconnu

 

Les rivages ne sont que vagues souvenirs

De proche en proche les flots déferlent

Ma chair se drape dans l’indifférence

D’un oreiller taché de brume

 

J’ai désappris les rêves enlacés

Les griffes ensablées  creusent l’écume

Qui couvre ma bouche édentée

Où cueillir des algues marines

 

Je sonde le ventre de mes pensées absurdes

Je sombre dans des cauchemars insensés

L’alizé me brûle à l’aurore

Des méandres crépusculaires

 

 

 

Jean Botquin.

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