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2 avril 2010 5 02 /04 /avril /2010 09:51

 


D’Ananda Devi à Shenaz Patel en passant par Natacha Appanah, Carl de Souza et Barlen Pyamooto, la vitalité de la littérature francophone mauricienne est profondément ancrée dans l’île et en France. Elle se traduit également, ce que l’on sait moins, par l’existence de plusieurs revues francophones de qualité. Petit tour d’horizon.

• La plus ancienne, « Italiques », est dirigée par Issa Asgarally, enseignant et chroniqueur qui anime par ailleurs une émission littéraire à la télévision mauricienne. Fondée en 1991, de format magazine, cette revue suit l’actualité littéraire, le dernier numéro étant entièrement consacré à J.M.G. Le Clézio : hommages, témoignages et analyses composent cette livraison dédiée au prix Nobel de littérature 2008 dont les liens avec l’île Maurice, d’où sa famille est originaire, sont très forts. Contributions, entre autres, de Bernard Pivot, Tahar ben Jelloun, Alain Mabanckou, Ananda Devi, Natacha Appanah, Carl de Souza, Abdourahman Waberi et Ki-Jeong Song. 
Contact : iasgarally@intnet.mu

• Créée en 2006, soigneusement mise en page et d’un graphisme original, « Point Barre » se consacre essentiellement à la poésie contemporaine. Dirigée par Ming Chen et coordonnée par le poète Yusuf Kadel, elle rassemble dans chacune de ses livraisons une trentaine d’auteurs de l’Océan Indien mais aussi de pays francophones (Haïti, Belgique, Canada, Liban, France). Les numéros sont en général thématiques, les textes d’une grande qualité. Parmi les poètes mauriciens, on retrouve notamment les signatures de Yusuf Kadel, Jean-Claude Andou, Sedley Richard Assonne, Catherine Boudet, Michel Ducasse, Ananda Devi, Umar Timol, Vinod Rughoonundun, Sylvestre Le Bon. Dernière livraison à la Toussaint 2009, le numéro 7, intitulé « Six pieds sous terre », avec vingt-huit poèmes inédits en français et en créole sur le thème de la mort.
Contact : yhkadel@yahoo.fr

• Dernière née, « L’Atelier d’écriture », fondée en 2009 par l’écrivain et cinéaste Barlen Pyamootoo. Cette revue prolonge l’atelier d’écriture (d’où son nom) que Barlen Pyamootoo anime de manière hebdomadaire au centre Charles Baudelaire de Rose-Hill à Maurice et auquel participent une trentaine de personnes. De format livre, cette revue a adopté un rythme très soutenu puisqu’elle permet de découvrir chaque mois des textes inédits ou méconnus, en français mais aussi en créole et en anglais. Ainsi, à côté de poèmes et de nouvelles d’auteurs contemporains, « l’Atelier d’écriture » a réédité « Polyte », un roman de Savinien Mérédac (1880-1939), un chef d’œuvre de la littérature mauricienne paru en 1926. Le huitième numéro vient de paraître, avec des textes de Simon Lanot, Cristèle de Spéville, Sandrine Koa-Wing, Sylvestre Le Bon, Bertrand Meunier et Raymonde de Kervern.
Contact : barlenpyamootoo@hotmail.fr


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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 10:18

Vivre au jour le jour.

De quoi demain sera-t-il fait ?

 

 

 

 

 

 

 

S'il n'y a pas de mémoire, de souvenir, pas de conscience du temps qui passe.

 

 

 

 

 

Peut-être qu'avec l'Homme, le monde tente de se comprendre lui-même .

 

 

 

 

 

 

Saluons Gödel (*), qui mit en équations le voile qui pèse sur le Réel ultime !

 

(*) Le logicien autrichien Kurt Gödel démontra, dans les débuts du XXème siècle, que tout système mathématique était incomplet et que, donc, on ne pouvait connaître un système totalement qu'à condition d'en sortir. L'Univers qui nous entoure étant, lui aussi, un "système", on mesure les implications philosophiques de ses théorèmes.

 

 

 

 

 

 

L'Homo Sapiens, cette créature à la fois si forte et si fragile !

 

 

 

 

 

La vie, c'est, à tout moment, un jaillissement d'inattendu.

Même ceux qui tentent de la régler comme du papier à musique le plus possible peuvent, n'importe quand, se heurter à ses caprices, à ses irruptions de neuf.

 

 

 

 

 

 

Et Dieu créa...le carbone ?

 

 

 

 

 

 

L'esprit humain adore la facilité.

Préjugés, clichés, pré-pensé sont là pour la lui garantir.

Et là, peu importe que le prix à payer soit la sottise. On aime tellement se dispenser de creuser, aller droit au plus court et au plus rapide !

La rigidité, le côté obtus, la sclérose de l'âme ne s'embarrassent pas de nuances.

 

 

 

 

 

La colonisation n'est-elle pas un crime contre l'humanité ?

 

 

 

 

 

La modernité ayant "cassé" les repères culturels anciens, les gens qui vivent en son sein se sentent en quête d'identité, quelque peu "déboussolés", orphelins de la culture de laurs ancêtres. De là - peut-être - cette tendance (irritante, névrotique) à envier ceux qui possèdent encore une identité plus structurée, plus reliée à leurs racines, les gens encore liés à des cultures dites "traditionnelles" où l'on possède encore le sens du lien, du "vivre ensemble".

Nombre d'Occidentaux (surtout les citadins des classes bourgoise et moyenne), je l'ai remarqué, donneraient cher pour, en étant autre chose que ce qu'ils sont, échapper à la névrose : des Indiens d'Amérique, des Inuits, des Bambaras, que sais-je encore...L'attrait de "l'exotisme" se renforce !

"Découvrir d'autres cultures"...parce qu'ils ne possèdent plus la leur ? Peut-être.

Mais, tout aussi bien, ils peuvent essayer de récupérer des cultures "de terrroirs" qui leur sont ancestrales (même s'ils les ont perdu de vue) et, au nom de ces cultures névrotiquement "récupérées", se mettre à aboyer vigoureusement le rejet de l'Autre, vécu alors comme "menaçant" et se réclamer d'une "identité nationale". On sait ce que ça donne.

Sans doute les deux démarches sont-elles l'avers et le revers de la même médaille malsaine.

 

 

 

 

 

 

 

L'Autre.  L'insupportable Autre qui menace l'homogénéité du groupe, autant que l'ego des individus !

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons tous tendance à vouloir réduire l'altérité de l'Autre.

Cela peut partir d'un bon sentiment : pour mieux communiquer avec lui.

Cela peut aussi partir de la peur, et revêtir, dans ce cas, des formes bien plus sombres, bien plus destructrices.

 

 

 

 

 

 

 

Hasarder des mots, c'est un risque.

Les mots s'exposent toujours à n'être pas bien placés au bon endroit, pas bien combinés, à être mal reçus, mal interprêtés.

 

 

 

 

 

 

 

 

L'humanité a du mal avec le juste milieu.

Elle tombe facilement et souvent dans l'excès.

 

 

 

 

 

 

 

 

Celui qui n'a pas souffert, au seuil de la mort, regrette amèrement la vie de bonheur qu'il laisse.

Celui qui a souffert, quant à lui, regrettera que sa vie ait été un gâchis pareil.

Lequel des deux est plus enviable ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Essayer de sauver l'humanité d'elle-même, n'est-ce pas une perte de temps ?

 

 

 

 

 

 

 

 

La Vie a un compte à règler avec le temps.

 

 

 

 

 

 

 

 

Vivre, c'est s'user, décliner.

"Le temps est mort", comme l'écrit, fort justement, Umar Timol.

Alors, la Vie, à l'intérieur de chaque corps qu'elle sait en perdition, n'a qu'une idée en tête : quitter le navire en se propulsant, par ce corps, dans un autre corps, un corps tout nouveau, vite, le plus vte possible, avant qu'il ne soit trop tard.

Nous sommes tous les navires - ou plutôt les frêles embarcations - du souffle de vie. La Vie se fabrique des milliers, des milliards de radeaux, de pirogues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il ne faut jamais trop aimer la vie. Car cette dernière nous quitte, nous largue.

Et pourtant ! Nous avons tant de mal à réfréner notre passion spontanée, sensuelle, émerveillée pour elle !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'esprit qui vit "au ras des pâquerettes" est-il heureux ou à plaindre ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Force est de constater que la conscience est une entité d'ordre immatériel (quoique produite par cet objet matériel hyper- complexe qu'est le cerveau humain) et qu'au plan individuel, elle cherche à toutes forces à se survivre.

Si ce n'était pas le cas, l'Homme aurait-il cette hantise de la mort, et l'appellerait-il un "scandale" ?

 

 

P.Laranco.




 


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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 09:51

à Jean FERRAT

 

 


Ecrire

à l’orée des impatiences muettes

aux confins des aveux

et des résonances océanes

au hasard de l’ultime serment

et des échos rompus.

 

Ecrire

à l’amont des mémoires

irréversibles

lorsque la parole ricoche

aux nostalgies

de la page blanche.

 

Ecrire

en dehors des solitudes

à rebours des sèves endormies

lorsque le doute

s’interroge

sur le devenir d’une aube.

 

Ecrire

dans le sillon du jour

au versant des connivences

lorsque fondent

les incertitudes de l’oubli.

 

Ecrire

dans l’intimité

des gestes nourriciers

lorsque la clarté

escorte les ombres

de la nuit.

 

Ecrire

au pied d’un ciel

dépossédé de son arc

lorsque s’émerveillent

les couleurs du temps.

 

Ecrire

comme un semeur de songes.

 

 


Stephen BLANCHARD

(Dijon, France)


 
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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 09:27


Jeudi 1er avril 2010

 

LITTÉRATURE

 

Salle du Conseil de la Mairie de Port-Louis de 17h à 19h

 

 

Véronique Garriochchargée en communication

 

Le mythe de l’île déserte : Robinson Crusoé et les robinsonnades

« Robinson Crusoé » de Daniel Defoe a donné lieu à bon nombre de réécritures, à tel point que les critiques parlent de ce roman comme étant un mythe littéraire, au même titre que « Don Juan ». Publié initialement en 1719, le roman de Defoe a généré bon nombre d’avatars au fil des siècles. Ces adaptations du roman sont d’ailleurs plus connues comme étant des robinsonnades. Des « Robinsons suisses » de J.R. Wyss, en passant par les romans de Jules Verne : « Deux ans de vacances » et « L’école des Robinsons », sans oublier Michel Tournier et son « Vendredi ou les limbes du Pacifique », ces conférences-débats proposent un survol de ce genre littéraire et de sa vivacité encore au 21ème siècle.

 

6ème conférence-débat 

 

 

_________________

 

 

Samedi 3 avril 2010

 

LITTÉRATURE 

 

Salle du Conseil de la Mairie de Curepipe de 10h à 12h 

 

Marina Sala, agrégée de Littérature.

 

 

5ème conférence-débat - La Négritude 

Terme apparu dans les années 30 il va qualifier un mouvement littéraire représenté en particulier par l’Antillais Aimé Césaire et le Sénégalais Léopold Sédar Senghor  qui se développe en parallèle au Surréalisme et aux mouvements de prise de conscience de l’identité spécifique des territoires  d’outre-mer et des colonies et témoigne de l’engagement de grand nombre d’écrivains.




Cordialement


--
Université Populaire de l'Île Maurice (UPIM)
email : upmaurice@gmail.com
site web : http://www.upim.info
Tél. : Annick au (00.230) 701 3587
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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 10:22

Demain s'ouvre,

s'inaugure en l'aube

craintive

à la palpitation mouillée, d'un bleu obscur.


Demain s'ouvre,

dans le gosier des pigeons

réservoir d'avenir dont on ne sait

rien


Le matin s'esquisse : une tigelle hésitante...


Combien de surprises dans ce qui nous attend ?


L'aube se dégrossit lentement, peu à peu

telle une expectative immensément tendue


Le corbeau vogue sur des filaments de vent

très haut très loin son cri fuse :

qu'annonce-t-il ?




Patricia Laranco.

 


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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 10:46
Ce documentaire, très maritime, nous convie à un passionnant "jeu de piste ethnologique dans un décor de rêve".
Tout d'abord, le cadre : le Pacifique, qui est "le plus grand océan du monde", et ses kyrielles d' "îles éparpillées dans un immense triangle dont le centre est Tahiti".
Sur cette immensité, le plus étonnant : "un seul et même peuple : les Polynésiens", dont l'origine, mystérieuse, intrigue et fascine depuis fort longtemps les voyageurs.
"D'où viennent-ils ?", voici l'interrogation à laquelle ce documentaire se propose de répondre.
Et aussi, comment expliquer l' "histoire remarquable" qui fut la leur, celle de "gens  dotés d'outils de pierre" (et de rien d'autre) qui ont cependant réussi à "coloniser" une étendue telle que celle du plus vaste océan du monde ?
Au XXème siècle, cette énigme déchaîne la passion de nombreux marins, qui "s'élancent sur l'océan" dans le but de "revivre cette épopée avec des embarcations toutes plus improbables les unes que les autres".
Il faut savoir qu'au moment des premiers contacts, au temps des Cook et des Bougainville, tous les archipels polynésiens "étaient pleins de pirogues de toutes tailles, qui étaient capables de naviguer en haute mer".
Hélas, en 1850, les Européens, pour servir leurs propres intérêts dominateurs, n'eurent de cesse de dissuader, par persuasion et par l'entremise de leurs missionnaires chrétiens, les autochtones de construire de grandes pirogues de voyage; il fallait les fixer pour mieux les contrôler et les pirogues leur assuraient trop d'indépendance.
Très vite, l'énigme du peuplement polynésien suscite en eux deux théories :
- les Polynésiens auraient effectué de "véritables voyages d'exploration"
- tout au contraire, ils n'auraient fait qu'arriver sur les îles "par accident", en se laissant simplement "dériver".
La seconde théorie, qui nie le génie de la navigation  et, plus généralement, celui de la culture polynésienne, et, par conséquent, sert le système colonial, l'emporte haut la main, et il faudra énormément de temps pour qu'elle se retrouve enfin réfutée.
Au début du XXème siècle, les malheureux habitants originels de la Polynésie "n'ont plus que leurs légendes" (telles celle du Maauwi) pour évoquer "la gloire de leurs origines". Une fois de plus, culture écrasée, ravalée au rang de moins que rien par le joug du colonialisme des Blancs !
Après la seconde guerre mondiale, l'expédition du Kon-Tiki aboutit à réimposer le point de vue des missionnaires européens en tentant, en prime, de prouver que le peuple polynésien venait d'Amérique du Sud. Elle fortifia donc encore la "version coloniale de l'histoire", tellement commode : les Polynésiens étaient des primitifs, bien incapables de maîtriser, de planifier quoi que ce soit (que faites-vous de "l'insouciance des îles" ?) !
Cependant, et fort heureusement pour leur amour-propre malmené, les années 1950 voient la construction du premier catamaran, directement inspiré de leurs grandes pirogues, par le navigateur génial Erick de Bishop, lequel, sur son embarcation, parvient à réaliser la traversée du Pacifique, de l'Océan Atlantique et de l'Océan Indien.
Erick de Bishop avait été traversé par une "intuition" relative aux "qualités de navigateurs des Polynésiens".
Partant du principe, fort simple et fort pragmatique, qu' "un marin part toujours contre le vent pour pouvoir rentrer chez lui", il fait ensuite construire un radeau de bambou dénué de la moindre pièce métallique et, le 15 novembre 1956, il prend la mer. Six mois de "véritable navigation contre le vent, vers l'Amérique du Sud" (totalement à l'opposé d'Heyerdahl) l'attendent. Des marins ayant participé à cette aventure témoignent : "l'embarcation était très stable". Ce fut, ainsi, un total succès.
Là-dessus, au milieu des années 1960, la recherche scientifique se mit de la partie et effectua une importante percée. Grâce à "une simulation sur ordinateur de 120 000 voyages", on acquit décisivement la certitude que "les premiers Polynésiens n'ont pas dérivé depuis l'Amérique du Sud".
Une étude portant sur la végétation présente en Polynésie prouve  que, pour cent plantes introduites par les Polynésiens dans les archipels du Pacifique, 97 sont sans nul doute possible, originaires de l'Asie du Sud-Est.
De même, l'étude de la génétique des bactéries contenues dans l'estomac, comme celle du langage (un des exemples les plus frappants dans ce dernier domaine est le mot "mata") pointent du doigt un lieu extrêmement précis en Asie du Sud-Est : l'île de Taïwan.
Cette convergence d'indices balaie définitivement les fantasmes et les incertitudes.
"Pendant des millénaires, la migration polynésienne s'étend, par vagues successives". En 300 avt JC, les Polynésiens découvrent Tahiti, et s'y installent; vers l'an mil, les voici qui abordent les rivages de la Nouvelle-Zélande.
Il s'agit ici bel et bien d'une "colonisation méthodique" extrêmement organisée, reposant sur une "navigation sans boussole sur de longues distances". Les grandes pirogues hawaïennes, il y a encore 500 ans, ne mesuraient pas moins de douze mètres !
L'invention, à Tahiti, de la grande pirogue à balanciers joua un rôle déterminant dans l'audacieuse expansion de ce grand peuple maritime.
Nous savons à présent que les pirogues de la Grande Migration transportaient hommes, femmes, enfants, animaux et denrées.
En 1975, une expédition en Micronésie réserva une sacrée surprise, puisqu'elle découvrit qu'un vieillard savait encore fabriquer ces grands et ingénieux moyens de navigation.
Le film nous montre , à ce moment-là, toute une communauté à l'oeuvre : les femmes, en train de fabriquer les cordages en fibre de noix de coco (tâche qui n'est confiée qu'à elles), l'assemblage des balanciers (qui figurent, dans la riche symbolique polynésienne, l'élément féminin alors que la pirogue en elle-même représente l'homme), et, enfin, la mise à l'eau de l'embarcation toute neuve, moment sollennel.
Nous avons affaire à de réelles "technologies maritimes".
Les Polynésiens, certes, pour naviguer, se passaient de cartes et de boussoles (et autres instruments), mais "la culture orale transmettait la connaissance des forces de la nature" : étoiles, oiseaux, vents et courants. A titre d'exemple, "une étoile juste au dessus des voiles" constituait un précieux guide.
Non, décidément, les Polynésiens peuvent être fiers de ce qu'il ont accompli : ils "maîtrisaient le plus vaste des océans et colonisèrent des multitudes d'îles".
Les traces archéologiques qu'ils y ont laissé plaident en faveur d'importants réseaux d'échanges, témoins d'une économie active, "riche", autant que d'une brillante "civilisation maritime".
Répétons-le encore, les îles ont été "habitées par choix".
C'est alors que nous découvrons, enfouis sous la végétation luxuriante des Iles Marquises, de splendides pétroglyphes, tous centrés sur la représentation de la pirogue sur l'eau, lesquels, comme on s'en doute, se retrouvent dans tout le Pacifique. Preuve supplémentaire, s'il en était besoin, que "la mer était un élément de communication, de survie" et que "la pirogue (fortement liée à l'ancêtre-chien) était l'essence de la société, l'âme de la Polynésie".
D'ailleurs, "chaque partie d'une pirogue appartenait à une famille", ce qui resserrait beaucoup les liens de cette société très solidaire.
En Nouvelle-Zélande, autre terre polynésienne, nous faisons la connaissance de Francis Cowan, "constructeur traditionnel et sculpteur de pirogues". Il nous apprend que la construction d'une pirogue Hawaïki-Nui nécessite sept mois de travail et qu'il l'accomplit dans un grand "souci d'authenticité". Une traversée reliant Tahiti à la Nouvelle-Zélande (soit 2800 km) a été menée à bien, à bord d'une pirogue Hawaïki-Nui, en 1985. Bilan : "ça n'a pas été difficile", il a suffi de suivre les "chemins d'étoiles", les principales étoiles étant Vénus et la Croix du Sud, points de repère toujours visibles en ces cieux.  "Pas besoin de GPS; on garde le cap sur l'étoile Vénus" commente  on ne peut plus tranquillement Cowan.
Et, au cas où l'on exigerait encore un élément de preuve, le documentaire appelle à la rescousse les grands mythes fondateurs de l'univers polynésien, qui situent le lieu d'origine de ce peuple (Havaïki) à l'ouest, du côté où le soleil se couche, tandis que le trajet des morts, selon lui, "va en sens contraire".
Il est certain que "l'appel du large" prenait les Polynésiens aux tripes.
Entourés d'eau, peut-être se sentaient-ils à l'étroit et, sans doute aussi, les ressources s'épuisaient-elles vite, en cas de surpopulation. Alors, courageusement, on partait, on tentait l'aventure...qui n'était, certes, pas sans risques. "On est toujours dans des conditions de naufrage sur une pirogue. Nos ancêtres avaient maîtrisé l'art du naufrage" reconnaît, respectueusement quoique avec une certaine pointe d'humour, un homme des îles.
Et en effet, on peut à bon droit imaginer qu'il doit y avoir eu "un nombre incalculable de naufrages", de tragédies pour ponctuer les installations des Polynésiens dans le Pacifique.
Ils ne nous en apparaissent que plus héroïques, plus dignes de respect.



P.Laranco.
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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 10:38

1

Quand l'orage tend ses griffes
vers l'acier gris des coques

sur l'île une lumière
scintille entre les dunes

ils gouverne vers elles
scrutant derrière les rives

les visages masqués
des anciens naufrageurs

2

Voici qu'ils s'agenouillent
et voici qu'ils se lèvent

des marbrures de sel
irisent leur regard

dans l'île pas d'oiseaux
hormis les cormorans

3

L'île a des racines
profondes sous la mer

l'horizon n'enclôt pas
la patience des algues

ils brûlèrent leurs armes
à la chute du jour

4

Ils baisèrent la tête
au passage des cygnes

l'odyssée des nuages
ne les concernait pas

maintenant ils savaient
qu'ils ne parleraient plus

5

Des flaques de lichens
s'accrochent aux rochers

le vent le plus souvent
hurle son monopole

sur l'île on ne craint pas
la chute des miroirs

6

Pas de printemps sur l'île
ni d'hiver ni d'été

simplement des journées
à vivre par devers tout

accroché aux ramures
mugissantes du houx

7

Venus du clair de lune
ils sculptaient le ressac
sur leurs lèvres d'argiles

puis ils tournaient le dos
puis ils lâchaient les chiens

8

Ils ne renonçaient pas
à construire des gibets

mais quand ils se croisaient
dans l'ombre des fontaines

c'était le choc lourd
des bêtes de combat

9

Sur l'île
dans l'île
et hors de l'île
la mort est du domaine
des planètes conquises

10

J'ai le regret de l'île
humaine et comme indépendante
fruit centré sur l'espace
où viennent s'abreuver
les chevaux de l'exil






José Le Moigne
in Poèmes du sel et de la terre
L'Arbre à paroles éditeur
editions@maisondelapoésie. com
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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 12:27

Aliénor


Cercle de poésie et d'esthétique Jacques G.Krafft

 

a l'honneur de vous inviter à la séance du

Samedi 10 avril 2010 à 16 h 15 précises

 

à la Brasserie Lipp (salle du 1er étage)

151, Boulevard Saint-Germain à Paris 6ème

 

 

Poésie et mixité urbaine

Découverte du poète et nouvelliste américain

Stuart DYBEK

 

Présentation par son traducteur

Philippe BIGET

accompagnée de lectures par Colette KLEIN et Guy CHATY

 

 

 

 

La capacité de la salle est limitée par la réglementation sur la sécurité des établissements recevant du public. En cas d’affluence, priorité sera donnée aux adhérents du Cercle. Les autres personnes seront admises dans la limite des places disponibles.

 

Séance suivante, le 8 mai 2010 : Jean DUBACQ et Serge WELLENS

Hommage rendu par Dominique PARENT

 

Le Comité Aliénor

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 10:36
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Photos P.Laranco.






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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 09:24

Allemagne: un automobiliste blessé par un agneau tombé du ciel.

 

 

Un automobiliste s'est blessé dimanche dans un accident provoqué par un agneau qui, tombant d'une passerelle, s'est écrasé au beau milieu d'une rue à Cologne (ouest de l'Allemagne), a indiqué lundi la police.

Le jeune mouton, qui traversait un pont réservé aux piétons avec un troupeau de 600 têtes, a fait une chute mortelle après avoir escaladé le garde-corps.

"J'ai vu soudain quelque chose de gros tomber sur la voie", a raconté l'automobiliste de 36 ans, cité dans un communiqué de la police. "Je n'ai pas pu reconnaître ce que c'était. J'ai essayé de l'éviter, et j'ai fait une sortie de route".

La voiture a alors percuté de plein fouet un bloc de béton, et son conducteur a dû être transporté à l'hôpital avec une main très enflée.

L'agneau, "très grièvement blessé, a dû être abattu sur place", a précisé la police.

 

 

Source : AOL Actualités.

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  • : Ce blog s'intéresse à la poésie, à la littérature de l'Océan Indien, à la philosophie, aux sciences, à l'Homme et au sens de la vie.
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