Je n'ai pas été voir le film de David Fincher, mais je me suis rattrappée en lisant cet énorme livre, qui est à l'origine du film.
Le journaliste Robert Graysmith se targue d'avoir démasqué le fameux tueur qui avait littéralement terrorisé la Californie vers la fin des années soixante.
Il en va du "tueur du Zodiaque" comme de Jack l'Eventreur : les policiers n'ayant pas réussi à mettre la main dessus, il est devenu l'un des grands mythes terrifiants du XXème siècle. L'incarnation même du tueur en série diaboliquement "génial" qui alimente tant de fictions.
Ce qui fascine, dans ces évènements, c'est l'aura de mystère qui leur est attachée. Le mystère couplé à la terreur : cela fait recette à tout coup. Et pointer le doigt sur un coupable précis, après tant d'années, ça nous rassure. L'idée que de tels êtres puissent demeurer impunis a de quoi glacer le sang et nous reste, c'est normal, insupportable.
Mais l'affaire du Zodiaque apparaît comme particulièrement confuse, et le style de Peter Graysmith, sans doute, s'en ressent. Ce livre nous présente une enquête, parallèle à l'enquête policière et, donc, il n'est pas exempt de pesanteurs, qui, parfois, peuvent sembler fastidieuses. Et puis, je le répète, le style n'est pas celui de Sartre, ni de Balzac.
Mais, grosso modo, le journaliste d'investigation réussit tout de même à nous accrocher, voire à nous tenir en haleine, grâce au sérieux qui préside à sa volonté de fouiller et de cerner le psychisme du suspect qu'il nous propose.
Et puis, c'est une hsitoire horriblement, dramatiquement réelle.
La figure du Zodiaque hante encore l'Amérique et, me semble-t-il, la hantera encore pour longtemps. En dépit du film et du livre.
Patricia Laranco.
