C'est un pauvre petit soleil
qui se faufile
sur le mur.
Il apparaît
puis disparaît
à peine né déjà mourant.
Il se contente
d'hésiter,
palpitant, plongé vers le sol
un peu
comme s'il s'excusait,
comme s'il était
poursuivi
et guère de taille
à lutter
contre les froncements du ciel.
Son sourire, quand il paraît
clignote, éclatant mais furtif
comme s'il ne se sentait pas
autorisé
à perdurer.
C'est un bien fragile soleil,
une lamelle de lueur
mal accrochée au mur luisant,
jaunâtre, nu
où elle glisse.
C'est un étrange soleil vert
au profil bas,
parasité
par l'ombre, la mauvaise humeur
des nuages encombrant le ciel.
Un soleil égaré, craintif
qui ne sait pas
où se fourrer,
qui a trouvé refuge
là
le long de ce mur ignoré,
vieux, laid
de cabinet de bain.
Un soleil qu'on voudrait cueillir
comme l'on cueille
un oisillon
sans défense, expulsé du nid,
un soleil aux airs
d'oeuf brisé.
Un soleil oblique et têtu,
penché vers les dalles figées,
s'accrochant au dernier sursaut
de pulsation
qui l'étreint
tel un feu en train
de finir...
mais il capte
mon attention !
Patricia Laranco.