François TEYSSANDIER.

Le silence dresse de si hauts murs de ténèbres qu'il te faut l'éclair pour les abattre.

Les paysages se déchirent aux arbres, les visages à leur propre lumière.

Soleil qui s'est fossilisé dans une pierre tombée du ciel.

Le soleil gravit les terres jusqu'au labyrinthe du coeur.

Chaque image est un lambeau de chair qui s'incruste dans la mémoire du corps.

Craquent dans ta voix les vertèbres de tes mots.

Des fenêtres s'ouvrent dans le vent, un arbre traverse le ciel, la nuit va surgir, bouche grande ouverte.

Cruelle sarabande du sang qui gicle sur les draps blancs de l'insomnie.

A la lenteur presque immobile de l'écriture s'oppose la vitesse de rotation des pensées qui s'entrechoquent dans la tête, pour que surgisse de cette confrontation de brefs éclats de mots qui s'enfoncent dans la chair savoureuse du termps.

Tympan que frappe la lumière dans l'oreille sonore des mots.

Refuse le froid des mots, et leur goût de métal rêche sur la langue.

Tu ne peux saisir entre tes mains le visage du vent.

Chaque pierre devient un nid de couleuvres, ou l'ultime refuge du chemin.

Ecris sans relâche pour étirer et durcir les muscles du soleil.

Tu es observé épié sans relâche par cet oeil qui crisse tinte crisse au fond d'une orbite creuse.