TERRE ETRANGERE.
Terre étrangère au vent
Aux branches qui s'inclinent
Sur le pas des hommes
Errant à midi
Privés d'ombre
A la marche altière
Parmi les cyprès
Qui se dérobent au chemin
Le feu cogne aux portes
Aux murs aveugles
La nue révèle au puits
Le langage de l'eau
Avive cette soif de lumière
Qui assèche la langue
Des serpents
Pèsent dans nos mains
Le poids de chaque pierre
L'âme de chaque souffle
Nous vîmes jaillir le sang
De nos plaies étroites
Et les corps devancer
La trace de nos pas
La terre s'ombre de ciel
Ploie le front des vivants
En liesse d'au-delà
Vient la nuit en ce jardin
Où les femmes puisent
A la source désir et songe
Le sommeil aveugle
Les visages
Et nous eûmes le soleil
Pour rêve ultime