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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 10:31

 

Avec ce documentaire, nous abordons « l’un des plus grands mystères de l’Egypte ancienne ».

Au terme d’ « une quête qui se poursuit depuis plusieurs années », une équipe internationale de chercheurs en égyptologie a décidé d’ « amener le SCANNER dans la VALLEE DES ROIS », dans l’espoir d’identifier enfin les momies de la légendaire NEFERTITI, de son époux le célèbre pharaon « monothéiste » AKHENATON et du non moins célèbre pharaon TOUTANKHAMON, fils et héritier de ce dernier. Il s’agit, en effectuant cette recherche décisive, de mettre fin à « une énigme vieille de 3000 ans ».

Que sont devenues les dépouilles mortelles de ces trois fascinants personnages ? Où sont-ils ?

Depuis longtemps, cette question irrite et mobilise les archéologues.

Elle constitue un véritable défi que le directeur du MUSEE DU CAIRE, Zahi HAWASS, s’est résolu à relever. Le voici donc parti « sur la trace de l’étrange dynastie d’AMARNA ».

Dieu sait si cette dynastie a pu faire couler de l’encre, et pour cause : nous avons affaire là à trois « figures clés de l’Histoire égyptienne » et à « une histoire d’amour complexe » avec, au centre, une reine de légende, célébrée pour sa beauté extraordinaire, Néfertiti.

La période qui nous intéresse se situe il y 3 300 ans. Appelée « période amarnienne » parce qu’en son temps l’Egypte avait vu son centre politique transféré dans une toute nouvelle capitale, EL-AMARNA, elle fut une « période révolutionnaire » mais n’eut même pas vingt ans de durée. Elle n’en vit pas moins le clergé égyptien traditionnel dépouillé de ses privilèges, la divinité la plus révérée du pays du Nil (Amon) abandonnée, et l’émergence de « la première religion d’un seul dieu », ce dieu ATON dont la représentation était un disque solaire et avec lequel le pharaon était en communication directe.

L’ère amarnienne, ce fut « une brève période de grandeur », puis l’effondrement, au cours duquel « Néfertiti disparait et bientôt sa famille tombe dans l’oubli ». L’oubli, cela voulait dire l’élimination volontaire par les Egyptiens de tout ce qui pouvait rappeler cette dynastie hérétique et sacrilège : désertion d’Amarna, disparition de toutes les momies royales.

D’où, pour les égyptologues, la question récurrente, obsédante pendant toute la durée du XXème siècle et une partie du XXIème : où les momies d’Akhenaton et de sa belle reine reposent-elles ? Y-a-t-il moyen de les retrouver ?

L’équipe menée par Zahi Hawass commence par se rendre dans la Vallée des Rois, au TOMBEAU KV 35 où les attendent « deux momies sans cercueil et sans bandelettes ».

Nous découvrons ces deux émouvantes dépouilles et nous apprenons que la momie de droite s’est vue affublée du surnom de « LA VIEILLE DAME », cependant que celle de gauche, a contrario, est désignée comme « LA JEUNE DAME » ; en cette « Jeune Dame », beaucoup d’égyptologues voient Néfertiti.

Zahi Hawass nous avertit : « nous sommes au début d’une enquête scientifique ».

Cette fois, en effet, il s’agit d’obtenir un « diagnostic du XXIème siècle » au moyen du scanner, qui offrira « une vision tridimensionnelle détaillée de l’intérieur d’un corps sans l’abîmer ».

Quant à la Jeune Dame, Hawass ne nous cache pas que c’est « une momie mystérieuse », parce qu’ »objet d’une vive controverse ».

Bien des détails, chez elle, font penser irrésistiblement à la reine Néfertiti : la présence, auprès de son corps, d’un bras dont la main tenait autrefois un sceptre, ses oreilles percées de deux trous et la trace d’un bandeau encore visible sur son front ne sont pas des moindres.

Reste que ces éléments manifestement princiers ne doivent en aucun cas nous faire oublier qu’il n’y avait pas moins d’une centaine de princesses, à la même époque…

Néfertiti, pour en revenir à elle, était « issue d’une famille noble ». Choisie en tant que Grande Epouse Royale par le pharaon Akhenaton, « elle a eu six filles » et l’on a même avancé l’hypothèse qu’elle fut co-régente. Des reliefs qui la montrent en train de terrasser les ennemis de l’Egypte suggèrent en effet le partage du pouvoir avec son époux.

Venons-en maintenant aux résultats radiologiques tant attendus.

Le scanner, à même de fournir « 1700 clichés par momie » offre, selon Hawass, une vraie « chance d’obtenir de nouveaux renseignements ».

Les résultats tombent : sexe : féminin ; âge : entre 30 et 40 ans ; cou allongé, pommettes saillantes, lobes bel et bien percés de deux trous, « bras replié ».

« Ce n’est absolument pas un garçon », certifie le radiologue.

Les dents de sagesse et l’état des os sont on ne peut plus « concluants » : ils plaident pour une personne qui a « plus de 22 ans », « entre 22 et 45 ans maximum ».

Ravi, Zahi Hawass se hâte de constater que « c’est un très bon début ».

A tout ceci, s’ajoute un « indice crucial » : la présence d’un membre arraché enveloppé dans des linges à proximité de la momie. Selon le Dr HANI, ledit membre, encore appelé « bras royal », « ne s’adapte pas à ce corps », alors même qu’ « un autre bras semble mieux convenir ».

Manifestement, avec son poing serré et sa position repliée, le premier bras « pose un problème » aux deux médecins, les Docteurs Hani et ASHRAF. Car il suffit d’un bras replié pour « transformer la princesse en  reine », de la même façon que la « qualité du lin » joue aussi.

En tenant compte de tous ces facteurs, les médecins en viennent à déclarer : « nous ne pouvons pas avancer que ce bras manquant appartient à cette momie ». En revanche, ils affirment que le deuxième bras offre une « correspondance parfaite » avec le corps momifié.

Quoiqu’il en soit, Zahi Hawass claironne : « ce n’est pas Néfertiti ». Nous voici donc fixés.

Retour à la Vallée des Rois, où l’égyptologue chasseur de sépultures amarniennes Peter LACOVARA nous mène à « une autre chambre funéraire » de l’époque, la TOMBE KV 55. « Très intrigante », « grossièrement taillée », « inachevée », cette tombe ne comporte pas de chambres latérales. En 1907, on y a découvert « un sarcophage étincelant », dont visage et cartouche avaient été martelés.

Serait-ce là Néfertiti ? Ou, à défaut, Akhenaton ?

Les murs de la chambre funéraire sont recouverts de caractères qui figurent des noms royaux sans nulle équivoque ; ceux d’Akhenaton, de la reine-mère TIYI  et de la deuxième épouse du pharaon amarnien, KIYA. Mais le plus remarquable, dans l’affaire, est que ces trois noms y sont reliés à celui de Toutankhamon, ce qui suggère fortement un lien entre ce dernier et ce sarcophage « retrouvé à même le sol » dans le désordre de la tombe. Mais n’oublions pas que la dynastie amarnienne a eu « une histoire tumultueuse »…

Le sarcophage trouvé dans la tombe KV 55 renfermait un squelette, maintenant conservé (« depuis près d’un siècle ») au Musée des Antiquités Egyptiennes du Caire. Zahi Hawass prend la décision de le passer à son tour au scanner. « Pour la première fois » (de l’aveu de le l’égyptologue), il sort du grand musée et son déménagement s’accompagne d’une foule de précautions, motivées par le fait que « les momies amarniennes sont rares et précieuses ».

L’identité de ce corps intrigue les spécialistes depuis des lustres – à vrai dire depuis le moment de sa découverte même, en 1907.

Il faut en avoir le cœur net.

« Plus de 1600 » coupes transversales sont réalisées par le scanner « pour la totalité du corps », et les images se révèlent « d’une précision quasi microscopique ».

Les résultats indiquent que « ce squelette est de sexe masculin » (on découvre cela d’après le bassin et la mâchoire) et que « la momie peut avoir entre 25 et 40 ans ».

Une chose attire particulièrement l’attention, l’ »étrange forme ovoïde du crâne », qui lui confère une « ressemblance troublante » avec le crâne de Toutankhamon. La dolichocéphalie était, chez l’ensemble de la famille amarnienne, un « signe distinctif ».

Autres points de similarité avec Toutankhamon, « la mâchoire et les pommettes presque identiques », les « dents de sagesse incluses », la « légère scoliose de la colonne vertébrale » et, fait peut-être le plus remarquable, la similarité de la « fente palatiale ». Ce sont, nous dit-on, « des caractères qui peuvent se transmettre de père en fils ».

Par ailleurs, sur le sarcophage, « il reste des traces du nom qui a été inscrit » et, à ce propos, Zahi Hawass précise que Sir Alan CARTER avait, au siècle dernier, « soigneusement étudié ce cercueil »  et conclu que son occupant n’était autre qu’Akhenaton.

En conséquence, toujours selon l’égyptologue égyptien, « la momie du KV 55 pourrait être celle d’Akhenaton », selon « une forte probabilité ».

Le fait qu’elle ait été « découverte à moins de trente mètres de celle de Toutankhamon » pourrait laisser penser , au reste, que celui-ci l’a faite « rapatrier, pour qu’elle soit près de lui ».

Petit retour, à présent, sur les « momies du KV 35 ».

« Le crâne de la Jeune Dame » présente une « lacération de la joue », plaie « visible à l’œil nu » qui soulève, bien sûr, des « questions intéressantes ». On a bel et bien, ici, affaire à une « mâchoire brisée », et des « fragments d’os » et « morceaux de dents cassées » ont été trouvés « profondément enfoncés » dans la face. Etant donné qu’ « une résine d’embaumement à scellé la plaie » et que « les fragments osseux étaient déjà là avant l’obturation », on a tout lieu de penser que la blessure a été « provoquée avant la mort ».

« Nous devons [ainsi] supposer qu’elle a été tuée, assassinée », frappée même par un objet lourd.

Une lacération importante se trouve en outre « sur la partie gauche du thorax », où « le matériau d’embaumement recouvre la perte de tissu ».

La présence d’un « hématome » vient se joindre à tout ce qui précède pour apporter la « preuve d’un assassinat ou d’un tragique accident ».

Mais qui était ce personnage ?

En étudiant l’aspect de sa boite crânienne, on s’est aperçu que cette femme présentait une asymétrie nette au niveau de « l’arrière du crâne » ainsi qu’une « hypertrophie de la partie gauche » de ce dernier…comme chez Toutankhamon !

On sait que «  Néfertiti n’était pas la seule épouse d’Akhenaton ». Une deuxième femme, Kiya, probablement d’origine non égyptienne, portait le « titre d’Epouse Très Aimée ». Or, le couple Akhenaton/Néfertiti n’avait « aucun héritier mâle ».

« Qui sait ce qu’a éprouvé Néfertiti, quelle a été sa réaction ? »

Se serait-elle mis dans la tête de faire disparaître sa dangereuse rivale en la faisant assassiner ?

Aux dires de Hawass, elle a pris en main l’éducation de Toutankhamon et l’a fait élever « pour qu’il devienne roi d’Egypte ». Kiya disparut « pendant la douzième année du règne d’Akhenaton ». Peut-être est-elle morte à la naissance même de son fils, l’héritier du trône…

Et si Néfertiti avait, de concert avec son époux, « orchestré » l’idylle entre Kiya et lui afin d’obtenir l’héritier mâle qu’elle-même s’était avérée incapable de lui donner – puisqu’elle n’avait réussi à avoir que six filles ?

Et quid de la Vieille dame, de son « identité », de son « lien aux autres » ?

La Vieille dame est une « belle momie » : avec son « visage délicatement sculpté » et ses « longs cheveux flottants », elle offre une ressemblance frappante avec les bustes de Néfertiti. Elle fascine l’archéologue Susan JAMES qui ne tarit pas d’éloges sur son compte : « absolument superbe ! », « visage magnifique » ; « elle a dû être d’une très grande beauté de son vivant ».

Sa « mâchoire inférieure carrée », son « cou allongé », sa « main gauche au pouce tendu, qui tenait certainement un sceptre » inclinent fortement la chercheuse à croire qu’elle est bien en présence de la prestigieuse souveraine amarnienne. Pourtant, un « indice contradictoire » vient se mettre en travers de son chemin : à l’intérieur de la tombe de Toutankhamon, dans un « minuscule cercueil », on a retrouvé « une mèche de cheveux » et l’on s’est livré à une analyse comparative entre cette s dernière et la chevelure de la Vieille Dame.

Conclusion : « ce n’est pas Néfertiti, mais la mère d’Akhenaton, la reine TIYI ».

Zahi Hawass cherche « un indice concluant » sur le corps de la Vieille dame ; y constatant « une légère dégénérescence » au niveau des os et des articulations, il évalue l’âge de cette momie « dans une tranche d’âge de 40 à 60 ans », ce qui s’avère tout à fait « plausible pour la reine Tiyi » que l’on dit décédée vers 50 ans.

Tiyi, explique Zahi Hawass, « a joué un rôle clé » dans l’Histoire de la dynastie amarnienne. Douée sans doute d’une forte autorité sur son fils, cette douairière a, selon l’égyptologue, tous les traits de « la belle-mère classique, avec toutes les frictions que ça peut entraîner ».

Il ajoute : « quand elle arrive à Amarna, Néfertiti disparait ».

Qui sait, nous suggère-t-il, si Tiyi n’a pas perçu que l’expérience amarnienne « courait au désastre » et, en conséquence, qui sait si elle ne serait pas venue à Amarna aux fins de conseiller son souverain fils, de le ramener à la raison ?

La thèse de Hawass est, en tout cas, qu’ « elle a envenimé les relations entre Akhenaton et Néfertiti ».

« L’expérience amarnienne connait un échec retentissant » et, au bout du compte, la capitale d’Akhenaton est démantelée. A la suite de ces évènements, Toutankhamon, qui sera le dernier souverain de la XVIIIème dynastie, prend le pouvoir (à l’issue d’ « une période trouble mal connue »), revient à THEBES et « redonne naissance à l’Egypte que son père avait reniée » ; « comme si Amarna n’avait jamais existé ».

Et, de fait, l’actuel site qui porta la grande capitale d’Akhenaton n’est plus, comme nous pouvons le constater avec Marc GABOLDE, qu’ « une étendue de sable et de gravats », où « tout est réduit à néant ».

L’égyptologue français Marc Gabolde s’est fait une spécialité de l’exploration des tombeaux du site d’El-Amarna. Les « nombreuses fouilles » qu’il y a effectué lui ont permis d’exhumer des « fragments du sarcophage d’Akhenaton ».

Aucun doute : « la famille royale a été inhumée à Amarna, puis [par la suite] transférée dans la Vallée des Rois ».

A cela, on peut trouver diverses raisons, parmi lesquelles le fait qu’aux yeux des anciens Egyptiens, « aucun voyage n’était plus important [pour les défunts] que celui d’est en ouest, celui vers la Vallée des Rois », ou celui (mis en avant par Hawass) que « certaines personnes ont pu rester fidèles à Akhenaton ».

Toujours est-il que, selon toute probabilité, « Toutankhamon a envoyé des gens à Amarna » pour rechercher les reste de sa famille, qu’il voulait « réunir ». Ainsi a-t-il fait transférer « son père, sa grand-mère, peut-être même sa mère », et s’est-il arrangé pour tous les ensevelir « dans la même petite parcelle de la Vallée des Rois ».

Mais, dans tout cela, Néfertiti ?

Pourquoi ne la trouve-t-on pas, elle ?

Peter Lacovara se veut rassurant, optimiste : « il existe encore des zones de la Vallée des Rois qui n’ont pas été fouillées ».

Et, si la reine de légende « est toujours hors d’atteinte », du moins a-t-on sérieusement avancé, grâce au scanner, à l’ »enquête scientifique » d’Hawass, dans notre connaissance de cette énigmatique famille.

Hawass résume : « la momie que tout le monde connait pour celle de Néfertiti n’est pas celle de Néfertiti », et « le tombeau de Toutankhamon pourrait être une sorte de point d’attache » familial dans l’au-delà.

Peut-être, après tout, Toutankhamon se moquait-il complètement de récupérer la dépouille d’une femme qui n’était pas sa mère et qui, de surcroit, avait peut-être fait assassiner cette dernière ?

Peut-être la rendait-il responsable de tous les méfaits de l’hérésie religieuse ?

Qui sait si ce n’est pas Néfertiti qui aurait soufflé à l’oreille de son pharaon de mari l’idée de la nouvelle foi atonienne ?

 

 

P. Laranco.

 

 

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