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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 12:36

LE FLEUVE.

 

 

Le clapotis de ma soie naît et meurt sur le gravier. Mais une seule histoire sans commencement ni fin qui recueille la preuve de tendresse de la lumière. Ma robe d’algues et de soie mouillée est complice des vents et des nues. De jeunes filles ont plongé leurs pieds dans mon flanc pour que mon cours suive les lignes de leurs plantes et panse les blessures des anémones. Des enfants ont puisé dans mes entrailles l’arôme de l’amaryllis pour affermir leurs paumes et leurs jambes. Leurs doigts ont dessiné sur ma chair liquide des nénuphars et des lis qui se sont renfermés sur l’écho de leurs rires jusqu’au sel des alizés. Ne cherchez ni mon nom ni ma couleur. Mes gouttes en suspens sont des prunelles nacrées et transparentes. Chante le manglier dans les plis de mon corsage. Danse la barque avec le sourire de l’œillet.

 

      C’est la cosmogonie qui se conjugue

      Comme une incantation assyrienne

      Les cieux firent la terre, la terre fit le fleuve...

      Et ma rumeur unit les versants du temps

 

La bécuse en aval polit sa hargne sur la souche des herbages. Des astres ont oublié leur peignoir aux rives toutes proches, et les délices du sol humectent la mémoire du soleil. Le vent à cœur de mollusque se lève, s’abat, s’ébat, s’élève dans le silence d’azur de mon flot.

 

 

Extrait du recueil Rêves en fugue, Editions A3/Silex, 2011.

 

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5 août 2011 5 05 /08 /août /2011 12:27

PLAN FIXE.

 

 

1

 

Rivières qui passez

les coffres vermoulus

ne vous concernent pas

 

Mais toi-même enfermé

dans le printemps des saules

sais-tu quelle est ta vie

 

Au bout de ta mémoire

un chandelier de cuivre

s'endort comme un vieux chat

 

2

 

A l'horizon bouclé

les grandes centaurées

aiguise les prairies

neigeuses de l'été

 

Cela n'est rien dit-il

en suivant de mémoire

un fleuve d'amertume

sur le plis de ses lèvres

 

Mais la boue

et aussi le soleil

les veines craquelées

de la fécondité

 

3

 

Puis les premières feuilles

se rallument déjà

veneur du grand silence

l'automne marque le pas

 

Timide sur les prairies

labiales de l'enfance

l'échappée du soleil

n'effarouche personne

 

Mais si vif oiseleur

qui donc a ajouté

des cloches de cristal

à tes appeaux de verre

 

4

 

La mer comme une coulée de lave

et l'or trop fin des négriers

 

ressac sac et victoire

la pierre à sucre s'enroule sur l'essieu

 

marquant d'un peu de bronze

l'âme de glas des violoncelles

 

5

 

Le passage de l'aigle

anime la charpente

 

Dans l'aigu des fontaines

dans les poussières des combes

 

qui pense à se venger

de la fièvre de l'arbre

 

fragile en son aubier

 

6

 

Car il y a toujours

des lieux de solitude

 

où la lumière se joue

de l'imprécis des portes

 

où la mémoire érige

des forteresses graves

 

glacis à dénombrer

les racines du temps

 

In Portuaires, Editions Chambelland/ Le Pont de l'épée, 1985

 

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 18:05
Le thème du prochain numéro de la revue littéraire seychelloise SIPAY sera "LE VOYAGE"

voyage dans tous les sens que ce mot peut revêtir, imaginaire, athmosphérique, vrai voyage ou rencontre, pas nécessairement prendre un avion !!!!

Prière d'adresser les poèmes à

mvijayku@intelvision.net
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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 13:50

La mort est l'enduit du temps.

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 13:41

Pour mes amis - qui se reconnaîtront

 

  

   Nous sommes tous la somme de rêves

                                           (d’heur[ts] et vœux) contradictoires :

tel/le voudrait vivre de son art, en autarcie, beau rêve anar !

Tel/le autre ne sait quand pleurer, ou s’il faut rire aux larmes.

Tel/le peut être Guillaume (ou Guillaumette),

ou moins Conquérant ou plus dilettante… 

Chacun espère, et voit sa voie où il la trouve,

se trouve mieux - ou il naît pas…

Ouvre les yeux quand il fait noir, les ferme dès que vient le jour.

Ouvre son cœur et son esprit à un être-ange – et

                                             quel beau diable ?

 Chacune abrite en soi la foudre, et l’eau, la sève, et l’air.

Chaque être est un, indivisible, et tant (étant), vraiment multiple !

Et ce savoir rend nostalgique d’un temps (rêve - ô lu)

où la vie/la mort, nature et culture, force et faiblesse

coexistaient, où ce qui blessait tuait vite,

où l’on ne prétendait maîtriser Tout ou - rien : l’espace immense,

le sauvage et l’animal, l’art et la matière…

D’un temps qui a passé, englouti par

trop de raison, de cartésianisme à la con ;

un temps passé - pourtant présent

dans nos rêves fous, bien trop grands,

de tout saisir (ce texte itou !),

de tout capter, tout définir, tout expliquer…

 

- Que tant de vanité fait chier !

 

Appelons de nos vœux quelque futur

moins audacieux/faramineux,

quelque futur à taille humaine

qui respecte les dimensions

que Sternberg, déjà, releva :

terrien, t’es rien !

                                                               

 

 

 

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 13:39

Déverse la corbeille d'étoiles sur mes cheveux afin que je les noue et les dénoue en des tresses lumineuses...Naufragée sur les bancs de sable, je lèche les derniers restes de l'épave tandis que mes yeux se noient dans l'écume des vagues... L'horizon s'abaisse lentement, vient jusqu'à mes mains et creuse son nid dans ma paume...Je te regarde et mes yeux clignotent, n'étant pas encore habituée à ta lumière...Ce vaste monde ruisselant de filets larmoyants, cet immense univers où mes tresses dansent sans arrêt une valse perdue... Sur mes paupières, le bruit s'est tu...Dans mes bras, je berce la lumière de mes ombres...Incantation, révélation, convocation vers l'absolu...Ils disent que tu es une Idée, un concept, une théorie, une intelligence, une illusion...Moi je sais que Tu m'aimes...Donne-moi ta main afin que je me perde en tes mystères...Remplis-moi de Toi afin que je jouisse dans le berceau de lumière...Poésie, mystère, miracle, qui es-tu pour me prendre ainsi toutes mes zones d'ombres et de peurs ? Il y a très longtemps, dans des contrées lointaines, on t'a donné le nom de Dieu...

 

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 16:46

 

Voir sur le lien :

 

http://www.fabula.org/actualites/la-litterature-mauricienne-de-langue-francaise-francofonia-n-48_12748.php#.Tjko1X75D5Q.facebook
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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 11:53

Au moment où nos frères et sœurs musulmans entament le Ramadan, je médite avec eux sur le sens du jeûne; GASPILLAGE alimentaire pour nos sociétés occidentalisées, PERTES alimentaire pour nos sociétés traditionnelles. Au milieu, il y a ceux qui MEURENT de FAIM, en invoquant la MISÉRICORDE d'Allah ou les divinités de leurs cultes; mais ils auraient pu VIVRE si nos rapports avec l'alimentaire était plus CHARITABLES.

 

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 11:51

Une bombe de cristal ? Non, rien qu'un souffle d'antarctique mélangé à du sable en fusion.

Le cristal, s'il vibre trop, s'il chante trop fort, se brise, se pulvérise. Alors, il peut nous percer le tympan et nous griffer le cœur. Alors, parfois, des aiguilles de cristal se logent sous les ongles et jusque dans la peau de notre âme.

Le cristal est comme un cri transparent et léger. Peut-être est-ce une voix de séraphin qui a perdu la tête ? Il est riche de brisures et d'éclats intérieurs. Se composerait-il de roches, de roses, de larmes pétrifiées, de pierres translucides, de regards limpides ?

Possible, mais je ne sais, il faudrait chercher plus loin, à l'intérieur des yeux et du cœur, dans les sphères à peine écloses, dans les bulles d'amertume, dans chaque goutte de rosée et retrouver ainsi, dans les cris suraigus, les vibrations des ondes d'une voix cristalline que je n'entends plus.

 

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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 11:40

 

BYE BYE ! AMY

 

 

 

Bye Bye ! Amy

 

Que roulent les galets de ta voix /

Quelque chose de noir m’étreint /

Quelque chose de blues /

Quelque chose d’une flamme ressuscitée au bout du cosmos /

 

Bye Bye !

 

Toute seule et toute brûlée de solitude /

L’alcool des jours qui se noient à mourir /

Et l’ultime ferment des fantasmes absolus /

 

Bye Bye ! Amy

 

Je dis que c’est détresse/

Voix précipitée en mille voix éclatées /

Voix qui nous élève et nous dérobe /

Mais de quelle couleur hèle souffrance à vivre /

Noire /

Blues /

Jazz /

Et ce fut tourbillon tressé d’impatiences sublimes /

Vitesse au-delà d’un vertige de falaise /

Grande chevauchée à travers le brouillard enflammé /

Et cette voix qui swingue et scintille /

Au bout d’une impossible déchirure /

Ecume coléreuse et toute de fulgurance /

 

Bye Bye ! Amy

 

Feu de l’absolu aux laves très pures /

Par toute étoile filante /

Par la tige coupée d’un soleil en révolte /

Par le sillage des cicatrices inconsolées /

Je te salue au port des planètes perdues /

 

Je crie Bye Bye Amy /

La mort n’est qu’un berceau /

Qu’une chimie soudaine /

Mais il y ta voix qui fait signe à tout astre de s’entêter

 

 

Faugas (Lamentin/Guadeloupe)

Le 27 juillet 2011

 

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