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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 12:26

Par la force du Verbe ou par la puissance des forceps, ça revient au même pincement de cœur, à la même convulsion créatrice, la même nausée d’être …, l’encre que l’on répand à travers l’Univers, pour écrire l’humanité, n’est-elle pas comparable à tout ce sang versé, qui s’épand sur la terre assoiffée ?

 

La peinture que l’on étale à grands cris et coups de pinceaux, avec de grands gestes hystériques, de grands traits de caractère qui nous disent jusqu’à l’os, n’est-elle pas comme cette sève qui monte le long des troncs ?

 

Les mots jetés aux vents ne sont-ils pas eux-mêmes semblables à l’être qui sort de sa chrysalide ? À la fleur qui s’ouvre au soleil levant ? Aux mots d’enfant qui s’égarent parmi les jeux ?

 

Stylets, manches ou branches..., partout ça transpire la sève, ça conspire contre la mort, ça bouscule notre quotidien de bavures en ratures, ça vient et ça va; les couleurs éclatent, les formes s’épanouissent, les mots se disent ou s’écrivent, mais au fond, tout au fond de nous-mêmes, ils ne font que déplacer le problème ailleurs, sur le papier ou sur la toile, le malaise d’exister reste là, dans l’ombre de la lumière, marque indélébile sur les rétines consternées (…)

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 12:24

Grand émoi dans la communauté archéologique européenne !

Un site allemand remontant à l’époque néolithique (-7 000 ans) révèle « un cas de cannibalisme avéré ».

« Ici, nous dit le commentateur, s’est achevé une civilisation », et ce par une page « terrifiante » : « des milliers d’ossements » ont été en effet exhumés de ce site situé « à 25 km de la frontière française », dans le PALATINAT. Autant dire que c’est « du jamais vu pour les archéologues ».

Or, plus ces derniers fouillent, cherchent, « plus l’énigme s’épaissit ».

« Les premiers agriculteurs [de l’Europe] abattus comme du bétail ? »

Et, une question en amenant une autre, « nos ancêtres étaient-ils des cannibales ?» 

Si cela se confirmait, « il faudrait réécrire la préhistoire européenne ».

Les fouilles des archéologues au hameau de HERXHEIM durent depuis sept ans.

Le terrain, « recouvert de lœss », donc très fertile, a très tôt attiré les implantations d’agriculteurs néolithiques. Installés voici 7 000 ans, ceux-ci furent « des inventeurs et des artisans, organisés en communautés villageoises ».

A Herxheim, les premières découvertes furent «  10 maisons rectangulaires en bois » et  « 9 squelettes ». Elles permirent aux archéologues d’attribuer à l’antique village une population d’environ une centaine d’habitants.

Mais là où ça se corsa, c’est quand, « à la périphérie du site », ils tombèrent par la suite sur « un fossé au contenu macabre » : les restes de « 500 personnes portant des marques de coupure et de brûlure » y voisinaient avec des poteries, des outils et des « os d’animaux, tous brisés ». S’il ne fait pas de doute qu’il s’agit de « sépultures du rubanné », c’est tout de même « la première fois que l’on découvre ça à cette période ».

Un peu plus tard, un archéologue français, Bruno BOULESTIN, découvre de nouveaux restes : des côtes, des fémurs, des os de la main et une mâchoire d’enfant ; « une fracture de la mâchoire » a été effectuée sur le crâne d’un mort de très fraîche date.

Ce qui est certain, c’est que « le sol a très bien conservé les ossements ». Aux dires de la Française Rose-Marie ARBOGAST, les os de chien plaident pour des « sacrifices de chiens ».

A ce jour, « la science croyait tout savoir du RUBANNE ». Elle disait en tout cas les Hommes de cette époque « très bien organisés ». A titre d’illustration, Fabienne HACKE nous présente une « collection unique d’aiguilles en os », tous objets qui frappent par « une extrême finesse ».

Assurément, ces gens pouvaient produire « des objets d’une grande qualité », fruits et témoignage du très grand développement de leurs techniques.

La civilisation néolithique européenne dite « rubannée » (car productrice de poteries décorées de motifs en « rubans ») a eu « 600 ans d’existence » ; déjà, elle ne se privait pas de commercer avec des « contrées lointaines ». Cependant, « en 4950 avant Jésus-Christ, elle disparut brusquement » : les villages de même que toutes autres traces de sa présence ne se signalent plus guère. Selon les spécialistes, « le changement a dû être très brutal ». Or « les ossements d’Herxheim ont dû appartenir aux derniers rubannés ».

Ils comportent des centaines de calottes crâniennes sur lesquelles on retrouve d’évidentes traces d’outils en pierre. Selon Bruno Boulestin et sa collaboratrice, ce sont de véritables crânes taillés, des « calottes préparées » qui furent « découpées délibérément ».

Pleine de dégoût, une spécialiste allemande commente : « c’est une coutume sordide ». Mais le cannibalisme n’est-il pas « le secret honteux de l’humanité » ?

Surmontant sa répugnance – évidente -, elle se lance dans les explications qui s’imposent : « il y a plusieurs formes de cannibalisme, l’endo-cannibalisme dans lequel on mange les morts de son groupe ; l’exo-cannibalisme où, là, on mange les ennemis pour se venger ; l’autophagie, le cannibalisme religieux, le cannibalisme médicinal, même »… Et l’on est, à ce stade, bien contraint de convenir d’une chose : sous l’une ou l’autre de ses formes, « le cannibalisme a joué dans l’Histoire de l’Europe un rôle plus important qu’on ne le supposait jusqu’alors ».

Et en ce qui concerne plus précisément le hameau de Herxheim ?

On pense que, dans ce cas, on a affaire à « un lieu de culte très ritualisé » et qu’en réaction à « une période de crise » qui s’abattait sur leur communauté, les gens, se pensant sans doute victimes de quelque abandon des dieux, « ont voulu conjurer le sort » en pratiquant des sacrifices, tant animaux qu’humains.

On connait des cultures bien plus récentes qui réagirent de la sorte : les Aztèques, par exemple, étaient persuadés que le sacrifice humain assorti de l’arrachage du cœur soutenait l’équilibre du monde.

Mais en Europe néolithique, était-ce le cas ? S’agissait-il bien de sacrifices aux dieux ? Et qui sacrifiait-on ? « S’agissait-il de prisonniers ennemis » comme dans le cas de la « Guerre Fleurie » des Aztèques ?

En 1996, année qui vit le début des fouilles allemandes, il se trouva qu’ « un grand nombre d’ossements » fut retrouvé. En premier lieu, on a pensé qu’il s’agissait d’EXHUMATION.

En effet, l’exhumation était, dans les premières sociétés d’agriculteurs, pratique courante. Comme aujourd’hui encore à Madagascar, on extrayait les morts de leur première sépulture pour nettoyer les squelettes en raclant les restes de chair ; après quoi on les ré-enterrait, souvent dans une fosse commune. Pourtant, dans le cas qui nous occupe, on fut vite forcé de s’apercevoir, en examinant les restes sous toutes les coutures, que l’ « usage de la violence » sur ces défunts avait été « systématique ». Voilà qui cadrait mal avec la thèse classique de l’exhumation.

Non, si sinistre cela puisse-t-il nous paraître, il est nettement plus probable que « des villages lointains ont été attaqués, et des prisonniers ramenés pour être consommés selon un rituel précis ». Après tout, ce n’est pas, dans l’Histoire, un phénomène qu’on peut qualifier de rare ; « pour contrôler quelqu’un, on le tue, on le mange ; c’est de l’annihilation » explicite notre théoricienne de l’anthropophagie.

A preuve : ne nous apprend-elle pas qu’au CONGO et au LIBERIA , « de terribles cas de cannibalisme ont été rapportés ces dernières années », et que cette pratique fut utilisée par les dictateurs locaux pour effrayer la population et la soumettre ?

Pour en revenir au Néolithique, la guerre  existait bel et bien ; « deux site présentent des traces de conflit » datant de la période rubannée, l’un est situé en Allemagne (mais ce n’est pas Herxheim), l’autre en Autriche.

Il n’en demeure pas moins qu’à Herxheim, un fait nous apparait typique : les os ont été, de façon évidente, sélectionnés en fonction de leur richesse en MOELLE, et l’on soupçonne même que ladite moelle était consommée dans des bouillons. De nombreux indices laissent penser que les tissus osseux ont été « cuits à feux doux ».

Pour s’en assurer, on fait appel à une chercheuse de l’UNIVERSITE DE YORK en Grande-Bretagne.

La chercheuse va pratiquer une extraction du collagène osseux. Une fois isolé, le collagène prélevé sera dissous et placé dans une solution liquide d’acide acétique. Après cela, ce sera au tour du microscope électronique de jouer.

Et que dit-il, le microscope, dans le cas qui nous occupe ?

Il dit que « les fibres de collagène du fémur intact apparaissent », et qu’il se trouve que « le collagène a été bien conservé ».

Bruno Boulestin, lui, se fie aux  crânes, où les « traces de brûlures sont plus particulièrement marquées sur les mandibules et les maxillaires », pour avancer que nos braves paysans du hameau d’Herxheim « faisaient cuire les différentes parties du corps de leurs prisonniers ».

Autre preuve : « les dents du devant [d’un crâne] sont brûlées », nous fait-il remarquer. Cela vient du fait que les lèvres, une fois carbonisées par le feu, les ont directement exposées ; et, froidement, le savant laisse tomber son insoutenable verdict : « c’est lié au passage à la broche » !

Il poursuit : « on récupérait leur chair, leur graisse et leur moelle », et, à titre de comparaison, il n’hésite pas à nous inviter à le suivre…dans une boucherie où, avec sa collègue Arbogast, il observe les gestes propres à la découpe de la viande.

Reste, toutefois, un petit problème : nos actuels bouchers ont le bonheur de se servir de tranchoirs d’acier redoutablement tranchants, cependant que les Néolithiques ne disposaient, pour les mêmes opérations, que « de simples lames de silex ». Qu’à cela ne tienne…avec la permission du boucher, Boulestin teste sur la viande de bœuf étalée devant lui un de ces outils de pierre. Et il s’avère que « les couteaux de silex sont très coupants » !

Mais l’Homme est-il un gibier aussi riche en viande que les herbivores ?

Une estimation faite par des spécialistes répond à cette question en nous révélant qu’un être humain de taille moyenne est susceptible de fournir quelques quarante bons kilos de viande.

Mais (encore mais !) objecteront vite les âmes rétives, le goût ? Autrement dit, « est-ce mangeable ? ». Figurez-vous qu’on a interrogé, sur cette question, d’authentiques cannibales ; leur appréciation est que « ça a plutôt le goût du bœuf, on évoque rarement le poulet » ; par ailleurs les muscles sont déclarés très bons, tandis que les abats ne diffèreraient guère de ceux des autres mammifères…

Donc, ça se confirme : ces charmantes gens d’Herxheim consommaient de l’Humain…

On spécule (pour ne pas dire qu’on leur cherche des excuses) : « de mauvaises récoltes ont pu pousser les populations à des actes désespérés » comme, par exemple, la chasse à l’Homme.

Fort bien. Reste à vérifier s’il y a eu ou non des « variations de température » à l’époque qui nous intéresse…

Un chercheur allemand, KRONENBURG, éclaire notre lanterne : on sait, de source sûre qu’ « en 5100 avant  Jésus-Christ, les pluies se sont raréfiées en Europe Centrale » ; une « crise climatique » a eu lieu, « 150 ans avant l’hécatombe de Herxheim ».

On pourrait, d’après les scientifiques, la comparer à la « grave crise » du même ordre qui a frappé les sites ANASAZI du sud-ouest des Etats-Unis, notamment celui de CHACO CANYON ; ils portent les témoignages de RAIDS sur des populations humaines, eux-mêmes directement causés par une famine résultant d’une « sécheresse catastrophique ».

De même, plus près de nous encore, au XXème siècle, dans les années 1932 et 1933, l’UKRAINE, victime d’une « terrible famine », connut-il des cas de cannibalisme indiscutables, et la PAPOUASIE-NOUVELLE GUINEE brusquement confrontée à la perte des immenses troupeaux de porcs que possédaient les femmes, vit-elle ces dernières se mettre à manger leurs parentes défuntes , ce qui, d’ailleurs, leur valut d’attraper une affection neurologique, le KURU. Par la suite, cette maladie ayant occasionné 2 200 décès, les autorités du territoire furent amenées, en 1956, à interdirent nommément le cannibalisme.

Cependant, dans le cas d’Herxheim, la faim en tant que déclencheur des pratiques anthropophagiques laisse les préhistoriens « sceptiques ».

Leurs discussions, leurs débats ne font l’unanimité que « sur un point » : ce qu’ils ont en face d’eux « dépasse le cadre d’un simple banquet ». Ils y voient davantage l’effet d’une guerre, ou d’un « effondrement des structures sociales ».

Ce qui motive une telle hypothèse ?

Dans « la partie orientale du site » fouillé, à 1m, 50 de profondeur, se trouve une couche qui a livré de nombreux « tessons de poteries » et fragments d’outils divers. S’ajoutant aux 50 000 autres vestiges de cette sorte exhumés sur l’ensemble du site, ils pointent « un fait unique dans l’histoire du rubanné » : « les gens d’Herxheim ont cassé leurs plus belles céramiques et les ont dispersées au milieu des os ». Encore plus étrange…des tessons d’argile appartenant à un même objet ont été trouvés sur des sites à ossements différents.

De tout ceci, il ressort que la tuerie « a dû être un phénomène extrêmement bref », s’étendant « sur une période de deux à dix ans, avec une redoutable efficacité ». De quoi parier plus sur un « rituel violent » que sur un « long conflit ». Ces villageois, selon toute probabilité, « organisaient fréquemment des raids », et faisaient des  prisonniers «par petits groupes ».

Qui étaient ces captifs, « d’où venaient ces gens qu’on a trouvés dans les fosses ? »

Pour le déterminer, on fait appel à l’étude de leurs dents.

La technique mise en œuvre par l’UNIVERSITE DE HEIDELBERG est connue : c’est l’analyse isotopique des taux de strontium dentaire. Sont ici, tout d’abord, mises à contribution les molaires « en parfait état » d’un jeune homme. L’extraction de morceaux d’émail donne la possibilité de savoir où cet individu a pris « ses premiers repas »…magique !

Au terme de cette analyse, on parvient à la conclusion qu’ « aucun individu [trouvé dans les fosses] n’est originaire de Herxheim  »  et que tous ces malheureux sacrifiés viennent, en fait, de montagnes situées à 450 km de distance du hameau fouillé et dans lesquelles, à notre connaissance, aucun rubanné n’a jamais vécu.

Ainsi, toutes les victimes de cette hécatombe viennent d’ailleurs ; elles sont étrangères à la petite communauté villageoise.

Comment peut-on interpréter de pareilles données – si troublantes ?

Pour Boulestin, « c’est la guerre qui a dû être à l’origine des sacrifices ».

Pour quelqu’un d’autre, les villageois « ont dû vivre une crise très grave ».

Peut-être est-on, aussi, en train de débusquer une vérité non moins sinistre : « ce sont peut-être les derniers CHASSEURS-CUEILLEURS du Néolithique qui ont été mis à mort par les agriculteurs sédentaires », tend à supposer Boulestin.

Mais revenons vers l’Angleterre, vers York où nous attend enfin le résultat des analyses du collagène osseux évoquées plus haut. Avec lui, au rendez-vous, une fois de plus, une « macabre vérité » : « de toute évidence, cet os a été cuit », s’exclame la jeune chercheuse.

Tous les doutes que nous pouvions avoir encore sont balayés.

« Je n’ai pas connaissance d’un site cannibalique d’une telle ampleur » déclare une autre scientifique.

Herxheim, c’est « 300 000 fragments » exhumés, « une civilisation qui est en train de s’achever ».

C’est aussi  - ne l’oublions pas – « une époque pas très éloignée de la nôtre ».

On ressort de la vision de ce documentaire allemand immensément pensif…

 

 

P.Laranco.

 

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 12:13
PROJECT-îles : Revue d'Analyse, de Réflexion et de Critique sur les arts et les littératures de l'Océan indien.
Directeur de la publication : Nassuf Djailani.

 

 

 


Avant-Propos :

... ... "Je ne suis pas prisonnier de l'Histoire. Je ne dois pas y chercher le sens de ma destinée. Je dois me rappeler à tout instant que le véritable saut consiste à introduire l'invention dans l'existence. Dans ce monde où je m'achemine, je me crée interminablement"...-Frantz Fanon, Peau noire, Masques blancs, Paris, Seuil, 1952-

   

*SOMMAIRE de ce Numéro :

 

- Éditorial :

Nassuf Djailani, "Écrire, c'est sortir du bois".

 

- Grand Entretien :

Rencontre avec un auteur, approche d'une oeuvre : Raharimanana. "Qu'est-ce qu'écrire, sinon habiter le silence".

 

- Analyse, Réflexion, Critique :

 

*Magali Nirina Marson, "Raharimanana, Sorabe et Tantaran'ny Andriana : les littératures malgaches, laboratoire et paradigme du "bricolage" générique et de la "re-création" littéraire,

 

*Oriane Barbey, "Rêves sous le linceul" ou "Comment s'en sortir sans sortir ?""

 

*Sadanitsindami, "Pour une poésie qui ose dire son Non".

 

-Histoire :

 

*Nassuf Djailani, "Le Discours de Nicolas Sarkozy du 10 mai 2011",

 

*Mlaili Condro, "La Mémoire des déchets",

 

*Nassuf Djailani, "La Langue comme fondement d'une nation",

 

*Dev Virahsawny, "Le Créole mauricien (cm) et le développement d'une nation.

 

-Actualité des Auteurs :

 

*David Jaomanoro,

*Anssoufouddine Mohamed,

*Catherine Boudet,

*Stephen Gray,

*Assubati Soidiki,

*Alain-Kamal Martial,

*Oriane Barbey.

 

- Notes de Lectures :

 

*Nassuf Djailani, "Nelson Mandela (préface de Barcak Obama), Conversation avec moi-même",

*Nassuf Djailani, "Et si Obama était africain", de Mia Couto, un essai incisif"

*Nassuf Djailani, "Un Archipel à reconstruire", un film de Stéphanie Lepage,

*Christian Tortel, "Mohamed Aïssaoui, L'Esclave furcy, Prix Goncourt, Essai",

*Nassuf Djailani, "Outremer, trois océans en poésie".

   

... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...    Bonne Découverte !    ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 12:55

 

 

 

 

 

 

 

 

Lente dérive des heures vides :

 

 

l’été.

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 12:38

CREPUSCULE.

Femme fleurs

Aux pétales jaunis, transparents

Lésée par le temps

De tes tiges crochues

Au bout de tes deux branches

Tu m’affirmes que c’est encore

le printemps que la rosée

vit encore sur ta jeune pousse

au creux de tes bras.

Femme fleurs aux idées pot-pourri

sanglantes grisées par la

colère

de tes doigts crochus

au bout de  tes bras fusils

tu me presses d’ouvrir la porte

l’urgence d’un marmot

qui attend

au pied de l’école

ta venue

ton sourire

fleur de chemin

 

in Exsangue, éditions L’Harmattan, 2011.
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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 12:31

 

Combat d’air et de terre comme des dessins d’architecte,

je prends plaisir à bien former ces lettres noires et explicatives.

Tache noire mêlée d’encre et de nuage entier, je médite.

Qu’un seul trait puisse me venir en aide,

Je vais vivre prêt à fondre sur le moindre écart de ta beauté,

intransigeant du moindre geste,

sensible au moindre mot, tu m’aides loin de toute tragédie.

J’écoute et n’essaie pas de voir le temps passer.

J’ai la mélancolie d’écrire.

 

 

In LIBELLE – Mensuel de poésie, juillet-août 2011, N° 225.

 


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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 12:09
La répétition du musicien mauricien Eric TRITON pour le lancements des numéros 9-10 de la revue littéraire (également mauricienne) POINT BARRE (avec Michel Ducasse, Yusuf Kadel, Umar Timol, Alex Jacquin-Ng et Anil Gopal) :

 

 

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18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 11:50


Samedi 16 juillet, Port-Louis, île Maurice.

Devant un parterre assez éclectique, l'équipe de l'Aapravasi Ghat Trust Fund a procédé à la célébration du cinquième anniversaire du classement du ghat au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco. Une occasion de célébrer une identité mauricienne plurielle, corallienne, dans un esprit d'ouverture que je salue sans réserve.

Ayant participé aux réunions de comités de pilotage du Ghat avant le classement par l'Unesco, pendant lesquels j'ai prôné une ouverture sur les altérités, et étant invité régulièrement à assister aux commémorations au Ghat, j'ai continué une démarche qui a été mienne ces vingt dernières années, depuis l'écriture de Cale d'Etoiles-Coolitude : être dans cette coolitude si nécessaire en ces temps où le dialogue entre les cultures doit continuer de plus belle dans un monde assailli par toutes sortes de défis et enjeux, notamment dits "civilisationnels".

Discours inaugural de M. Raju Mohit

M. Mohit, l'officer in charge de l'ancien Coolie ghat, a procédé à un constat suivant les cinq années du classement du Ghat.
Il place au coeur de cet anniversaire une observation qui sonne juste. Je le cite :
"Si avant nous étions dans une amnésie collective, ce classement nous aura donné l'occasion de faire face à des faits migratoires qui ont permis au peuple mauricien de commencer son travail, son nécessaire travail d'introspection, qui lui permettra, peu à peu à sortir de l'oubli cet événement de l'engagisme qui a influencé le cours économique, sociologique et culturel de notre île". Ce travail ne fait que commencer, et comme je l'ai toujours maintenu, sans ce regard croisé sur l'esclavage et l'engagisme, et du dialogue des deux, nous ne pourrons pas voir la mauricianité et nos humanités en face. M. Mohit, je l'ai déjà souligné dans le passé, est un homme d'ouverture, prêt à accueillir des idées susceptibles de faire évoluer les mentalités, et il ouvre le Ghat à diverses pensées et disciplines. Il a salué le travail entrepris par tous, notamment par les "artistes et écrivains de notre pays travaillent aussi le thème de l'engagisme dans leurs oeuvres, notamment en se référant à lui comme le terreau d'un humanisme de la diversité. J'insiste sur ce fait : dialoguer avec l'engagisme, comme le font nos poètes, nos romanciers et romancières, nos peintres et autres citoyens, c'est dialoguer avec une part de nous qui était restée dans l'ombre. Non seulement faut-il se souvenir des actes forts posés par les coolies ou engagés venus de différents endroits de l'Inde, étant hindous, musulmans, marathis, tamils et autres, mais aussi de Chine, d'Ethiopie, de Madagascar, de Normandie ou de Lorraine aussi".
Cet élan humaniste est forgé par le souci de diversité qui doit demeurer au coeur du message que le Ghat doit porter au pays. En cela, la coolitude, rencontre des diversités nées de l'engagisme, trouve au Ghat un espace nécessaire dans une société à multiples strates. Ce souhait a été martelé par Salim Abbas Mamode, ancien maire de la Cité.
Et pour porter ces idées, M. Mohit a invité des jeunes de Roche-Bois, quartier périphérique de Port-Louis, à jouer une piécette de théâtre contre la corruption, signe d'une ouverture évidente, procédant d'un souci de décloisonnement, car souvent ces jeunes sont des descendants d'esclaves et n'auraient pas eu l'idée de se porter vers l'engagisme dans un pays où l'Histoire demeure encore cloisonnée dans des considérations sectaires, même si des progrès sont notables.
L'île a besoin de ce dialogue transcommunautaire, et elle en sortira grandie de cette expérience que j'appelle de tous mes voeux, de façon renouvelée à l'avenir.
M. Raju Mohit pratique sans ambages cette nécessaire mise en relation, et je le salue dans sa constance.
En cela, il met en pratique une clause du classement du Ghat par l'Unesco : la symbolique de ce lieu doit servir à l'édification d'une identité plurielle à Maurice. C'est sa vocation essentielle à mon sens. Sinon, il restera un amas de pierres de basalte taillées à l'entrée de Port-Louis, sans résonance avec le paysage humain de l'île.

M. Mohit devait conclure en rappelant à l'auditoire que "notre gouvernement a bien saisi l'importance de l'Aapravasi Ghat. Les autorités (...) ont procédé à la modification de Aapravasi Ghat Act. Elles ont passé les lois rendant effective la zone tampon autour du ghat, donnant au Buffer Zone sa réalité dans notre capitale. Cet acte ancre de façon pérenne le Ghat à Port-Louis, mais aussi à Maurice".
Cette zone tampon a aussi une portée pédagogique dans l'urbanisme et la culture patrimoniale de l'île. Elle fera école, car ce pays a besoin de protéger nombre de ses vestiges et autres maisons en bois qui semblent condamnées à disparaître sous les coups de faux inexorables du "progrès".
M. Mohit a conclu en avançant que le Centre d'interprétation du Ghat sera prêt cette année, comme l'a aussi rappelé Mme Corinne Forest, membre de l'équipe du Ghat, en développant son contour architectural et muséal interactifs.

Une commémoration porteuse de sens et d'une mémoire commune

M. Satyendra Peerthum, historien du Ghat, a animé une présentation sur les travailleurs du port, couvrant l'historique de la création de Port-Louis, jusqu'aux années soixante, en rendant un hommage aux esclaves et autres engagés qui ont contribué à son édification.
Cette présentation cadre en droite ligne avec la philosophie du Ghat, comme espace émergeant d'une négociation identitaire à Maurice, car S. Peerthum a rappelé le rôle majeur joué par les esclaves et ensuite, les stevedores originaires d'Afrique, dans la construction du pays. Ce rappel est indispensable car les lieux de mémoire ne sont pas l'apanage d'une couleur de peau ou "d'une page d'Histoire à moi", mais d'une conscience collective à développer.
Je suis donc témoin d'une chose probante en cette cinquième année du classement de l'Aapravasi Ghat : notre île est en train de se regarder, enfin, en face! Non seulement dans un début d'introspection, mais aussi dans un début de dialogue de deux mémoires que j'ai schématisé comme celui du Morne et du Ghat (1). Un pari exemplaire que l'Unesco a tenté ici, à Maurice, en rendant palpable la coolitude de cette île qui pourra donner un imaginaire corallien, multiple, à la région et au reste du monde. Ce site, je le rappellerai à satiété, n'est pas un ensemble architectural d'une beauté à couper le souflle, mais il est chargé d'une densité historique apte à favoriser la prise de parole dans une relation à l'Histoire et l'identité qui demeure douloureuse, au mieux maladroite, comme le témoigne la polémique au sujet des archives de l'engagisme conservées au Mahatma Gandhi Institute (MGI) il y a peu de temps à Maurice (2). Aussi, il est impératif que le travail, dans le sens littéral et figuré, de mémoire qui s'accomplit ici vise à ramener à la conscience de chacun(e) les pages du passé, pour les mettre en discours, les commenter, et pour procéder à un dépassement de ces faits en toute connaissance de cause, dans une volonté d'épanouissement et d'apaisement.
Ce pari de réparer/construire par le patrimoine historique, à mon sens, a une portée considérable à Maurice, et peu le mesurent encore. Cette pédagogie issue de l'archéologie, de l'anthropologie, de l'Histoire, de la littérature et d'autres sciences humaines, a une importance quasi matricielle dans ce que fut cette île à sucre, joyau de production de l'empire britannique et plaque tournante de l'engagisme à travers le monde. Portée double, nationale et internationale, car de ce travail, de perspectives nouvelles seront possibles ailleurs, nous permettant aussi d'attirer l'attention des chercheurs dans la région indiaocéanique, dans une complémentarité de travaux avec les chercheurs de l'Atlantique et du "Black Atlantic". Je tiens à préciser qu'ici, il ne s'agit pas seulement de sauver des éléments naturels ou des pillages des monuments menacés, comme lors des actions de l'Unesco en Egypte ou au Soudan, par exemple. Il y a, cependant, une autre fonctionnalité des sites classés par l'Unesco, comme l'attestent des projets tels que Euro Méd Héritage. Je cite Mme Benita Ferrero-Waldner, Commissaire de l'UE : "Les failles qui divisent toutes les sociétés sont un rappel quotidien de l'impérieuse nécessité d’instaurer un dialogue interculturel et des échanges à tous les niveaux. La nécessité d’un tel échange, d’un tel dialogue, est plus forte que jamais." Ici, le patrimoine sert de support pédagogique pour instaurer un dialogue dans une culture de la paix, pour un bien vivre- ensemble. En y faisant venir les mauriciennes et mauriciens, et les visiteurs et visiteuses de tous les horizons, comme hier, ces jeunes, qui découvraient certainement ce qu'est réellement l'Histoire, on explore une rémanence, une trace, une faille, un lieu chargé d'empreintes et de présences perceptibles et aussi à restaurer et de ce dialogue avec les éléments humés, exhumés, articulés, discursifiés, la connaissance de soi et de l'autre affleure indubitablement. Le lieu, dans sa poétique, dans son aspect mémoriel, entérine cette interaction, livre un cadre à une possible réflexion sur le passé, pour mieux asseoir le présent et l'avenir. Surtout, ce travail, qui loin d'être une forme de tourisme culturel oisive, s'il est bien mené, peut aboutir à l'l'élaboration d'une mémoire commune, qui manque tant aux mauriciens, tant l'Histoire est encore à faire, et tant elle est encore captée dans des filtres parcellisés par toutes sortes de considérations. Il serait loisible de penser que tout enfant mauricien peut faire sien et l'engagisme et l'esclavage, en y voyant deux moments de la constitution de la démographie, de la culture, des langues de ce pays qu'il ne faut pas opposer mais mettre en dialogue. Si notre passé a été fait de césures, notre présent et notre avenir doivent être faits de conjonctions d'espaces mémoriels. Je fais donc la proposition au Ministre de l'éducation d'élaborer un kit pédagogique de cette veine pour que le petit mauricien puisse se rendre à ce lieu d'Histoire, bien préparé, afin d'engranger tous les bénfices de ce classement du Ghat et du Morne.
La célébration des 15 ans de la route de l'esclave à Maurice ?

Dans une perspective plus large, je fais part ici du souhait ardent de Ali Moussa Iyé, chef de la section interculturelle de l'Unesco, que j'ai rencontré à Paris en mars 2011, et qui accorde un intérêt tout particulier au pari mauricien (3). Il m'a chargé de transmettre la proposition au pays de célébrer le quinzième anniversaire de la route de l'esclave à Maurice. Et l'idée maîtresse de cet événement est de conjoindre la route de l'esclave et la thématique de l'engagé, suggestion que j'avais faite il y a une dizaine d'années aux autorités mauriciennes et à Doudou Diene, ce qui soulignerait davantage l'exemplarité mauricienne le long de ces tracés de mémoires.
Dans cette optique, je l'ai portée à la connaissance du Premier Ministre mauricien et du Ministre de la Culture de Maurice l'an dernier. J'ai réitéré à Mathieu Laclé, du Morne Trust Fund, présent hier, le désir de l'Unesco de célébrer cet événement d'envergure ici. Le dossier est en ce moment en attente à la cellule culturelle du PM. Si Maurice accueille cette manifestation, nous pourrons déjà inscrire dans les thématiques de l'esclavage cette relation avec l'engagisme. Ce sera d'ailleurs la particularité de cette célébration de la route de l'esclave dans notre terreau qui abrite, fait unique au monde, deux sites dédiés à la résistance à l'esclavage et à l'engagisme. J'ai fait des propositions dans ce sens, et l'Unesco y est très favorable. Je gage que ce pari sera pris à bras le corps par les autorités, qui ont énormément travaillé dans le sens des classements du Morne et du Ghat, puis, en solidifiant leurs cadres légaux et l'importance symbolique qui leur est propre. Leur engagement nous fera gagner des années tout en mettant Maurice encore plus dans une convergence d'attentions nécessaires sur divers niveaux. L'événement mettra en lumière nos dialogues de mémoires de façon extrêmement significative auprès de la communauté internationale.
Je terminerai ces propos en rappelant la commémoration d'hier, porteuse d'espoir et de possibilités d'évolution. Je suis au diapason avec M. Raju Mohit quand il dit qu'il affiche, au Ghat, "sa ferme intention d'en faire un site digne du Patrimoine Mondial de l'humanité, fidèle à la vocation de l'Unesco, qui désire en faire non un site sans vie, mais un lieu de dialogue avec nous-mêmes et avec l'autre.
De la conjonction des deux naîtra notre identité plurielle, sensible, généreuse".
Le ghat, hier, en accueillant les jeunes de Roche-Bois, est résolument engagé dans une voie porteuse de l'humanisme du divers qui est au coeur de notre vision du monde. Oui Monsieur Mohit, "Le Ghat est bien notre maison à toutes et à tous". Il est le socle sur lequel nous pouvons penser notre imaginaire de l'île et du monde. Je rêve de voir ce ghar (maison en hindi) accueillir aussi une partie des célébations de la route de l'esclave dans cette île de la coolitude.


Khal Torabully
Pointe aux Canonniers, île Maurice, 16 juillet, 2011.

(1) Lire en ligne : MAURICE : PLUS QU’UNE JUXTAPOSITION, IL NOUS FAUT UN ITINERAIRE DOUBLE D’UNE PASSERELLE ENTRE L’AAPRAVASI GHAT ET LE MORNE, http://www.montraykreyol.org/spip.php?article1378&debut_articles_rubrique=30.

(2) Cette polémique a surgi quand le MGI a refusé de livrer des archives à la Commission Justice et Vérité, arguant du fait
que des personnes se verraient blessées si l'on découvrait la vérité sur leur appartenance aux castes.

(3) Lire aussi : "Bienvenue à Ali Moussa Iye à Maurice : deux sites symboliques exceptionnels à valoriser", http://www.potomitan.info/torabully/aapravasi2.php

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 13:03

Ecrire innocence toujours recommencée

dans le cul de basse fosse de la pénombre

 

La bête fourbue boude le matin tonnant

l’ombre mur de sépia pulvérulent reçoit

les débordements de son fracassés contre elle.

A peine a-t-on levé les paupières que voilà,

les mots ces briques qui veulent créer leur mur

en train de s’étager déjà spontanément

sur une page vierge qui n’existe pas.

 

Le Tout n’est qu’une addition de fragments épars

dont on essaie de faire

un habit d’Arlequin ;

sur la paillasse où l’inertie grommelle,

en bas

l’on ne perçoit que ses tentatives ratées

d’être autre chose que pointillés de couleurs

explosant aussitôt que nés – comme des bulles.

 

Les mots

se noient dans le sable de la pensée,

dans l’égrènement sableux des atomes clairs

qui évoluent sous l’œil et à l’extérieur

l’esprit ce matin ressemble aux oiseaux balourds

aptères qui se terrent dans des nids peureux

le long des plinthes, aux coins laineux

des planchers

vides

 

Ce sera un poème de plus

A quoi bon ?

 

 

Patricia Laranco.

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17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 12:48

PETITE ODE A L’AIR

 

 

aux rapacités du jour je dévisse une falote envie de vivre et nu

nu je me jette

pour ne rien perdre de ce froissement d’or et de poussière

pour une dernière vibration ultramarine dans les osselets

pour l’euphorie

d’une in

ter

mi

nable

caresse

-à l’envers-

nu je me jette

petit corps nu

petite croix de chair

moulée dans l’air

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